Et il court, court, reste accroché à la vie... Vécu
Opérations, radio, chimio, soins énergétiques, mais aussi, surtout, le sport et un moral d’acier, ont permis à Thierry de survivre à sa tumeur cérébrale. Et de continuer à courir pour les autres
Je n’ai jamais tremblé devant le cancer. Mais je ne me suis jamais battu contre. J’ai choisi de vivre. Tout simplement. » Vivre en surmontant des épreuves que beaucoup d’entre nous auraient jugées insurmontables. Le 12 novembre 2012, le jour de son quarante-deuxième anniversaire, Thierry est déclaré perdu. « Une semaine plus tôt, j’avais été victime de crises d’épilepsie très violentes alors que j’étais sur mon lieu de travail à Monaco. J’ai fait « deux états Grand Mal (ancien nom de la crise tonico-clonique généralisée, Ndlr) ». Transporté d’urgence à l’hôpital, ce sportif de haut niveau, en pleine santé jusque-là, est plongé dans le coma. Les médecins sont très pessimistes : «Il en a pour 24 heures Il faut prévenir ses proches ». Les examens ont révélé la présence dans son cerveau d’une tumeur de la « taille d’un yaourt ». Transféré dans le service de neurochirurgie de l’hôpital Pasteur à Nice, Thierry va avoir une réaction très surprenante face au médecin qui lui fait cette annonce : « La seule bonne nouvelle, c’est que votre tumeur est opérable ». « J’ai eu très peur, se souvient Thierry. J’ai pensé : je ne veux pas finir comme un légume… » Désespéré, il envisage de mettre fin à ses jours. Mais, une personne le retient. 24 heures/24 durant 8 jours en faveur d’enfants défavorisés ou malades, Ndlr). J’ai parcouru 200 km à pied et 820 km à vélo. » Il finira premier. Et sera opéré quelques jours plus tard. « Ça s’est passé comme une lettre à la poste… Les médecins me décrivaient comme un extraterrestre », sourit Thierry. On aurait aimé que les mots Happy End s’inscrivent à cet instant sur l’écran de la vie de Thierry. Il n’en est en réalité qu’au premier round de son combat. Les années qui vont suivre seront de l’opération presque en pleine forme. Et une fois encore, il va subir de nombreuses séances de radio et chimiothérapie. Mais, sans jamais renoncer au sport qu’il continue de pratiquer au quotidien. « Depuis ma dernière opération, le 9 avril 2018, j’ai parcouru 5 000 km à vélo. » Aucun triomphalisme dans ces mots, juste le désir de faire passer le message aux autres : «Lecancer fait peur, mais il n’est pas invincible. »
Médecine moderne et soins énergétiques
Ses derniers comprimés de chimio, Thierry les a pris il y a quelques jours. S’il reste un mystère pour la médecine, mais aussi pour nombre de ses proches, Thierry lui, sait pourquoi il est toujours là, souriant, vaillant, plein d’appétit de vivre. « J’ai confiance en la médecine moderne ; mais j’ai aussi eu recours aux thérapies énergétiques : reiki, coupeur de feu, etc., auxquels je me suis moimême formé… Je sais bien que ces approches ne sont pas capables de faire disparaître le yaourt dans la tête, mais elles m’ont beaucoup aidé à supporter le traitement. » Et puis, il y a son état physique : «Lesport m’a certainement sauvé la vie. » Et surtout, il y a cette rencontre en novembre dernier, au Népal. Avec cette matriarche. « Elle a attrapé mes avant-bras, puis ma tête, et longtemps, très longtemps, a caressé mes cicatrices. Et puis, elle a retiré mon bandeau et m’a dit : « Tu n’auras plus de problème. Tu auras une vie longue et heureuse. » Ces paroles, Thierry ne les oubliera jamais. Et de cette vie heureuse qu’elle lui a promise, il veut faire quelque chose : pour commencer, il va courir pour lever des fonds en faveur de la recherche sur les cancers pédiatriques (lire encadré). Même si sa maladie l’a beaucoup précarisé, que ses besoins sont nombreux, c’est aux autres qu’il pense. Et c’est probablement une autre de ses forces.