Le passage de La Barentine survivra-t-il à une A élargie ? Face à la levée de boucliers des riverains, impactés par la suppression de la voie, Hubert Falco propose à Escota d’étudier son maintien tout en évitant de léser les résidents de La Californie
Il est étroit, mais bien connu des Toulonnais : le passage de la Barentine, longeant l’A57 et le parking de la résidence La Californie, à la sortie est de Toulon, est traversé en moyenne par jour par 3 000 automobilistes et par une centaine de voyageurs de bus de Réseau mistral (1). Un trafic dû en partie au délestage d’une autoroute A57 aux 100 000 véhicules jour, et saturée aux heures de pointe à la sortie du tube sud.
Le constat
La suppression de ce passage, sur lequel empiète la réalisation d’une bande d’arrêt d’urgence, élargie dans le cadre de la mise à deux fois trois voies de l’A57, cristallise, depuis des mois, les tensions dans le quartier de La Barentine-La Palasse.
Les conséquences d’une suppression
D’un côté, les 86 copropriétaires de la résidence de La Californie. Le rétablissement légal dudit passage neutralisé sur leur terrain a de lourdes conséquences : 43 places de parking supprimées, 14 garages condamnés, une dépréciation de la valeur de leurs biens, bruit, pollution... De l’autre, des riverains, notamment adhérents au comité d’intérêt local La Barentine-La Palasse-Pont-de-Suve-Collet de Gipon, vent debout pour maintenir le passage emprunté par des habitants en provenance de Toulon-centre ou des automobilistes se dirigeant vers La Garde, Le Pradet et Carqueiranne. Sans compter, les deux lignes de bus (9 et 39), qui desservent dans un seul sens le secteur de Moulin-1er et l’hôpital Sainte-Musse, et le maintien d’un trafic apaisé sur l’avenue de Forbin.
Revendications « légitimes »
Cette levée de boucliers et la tension entre le CIl et les résidents de La Californie, lors de la dernière assemblée générale (notre édition du 11 février), Hubert Falco en a pris la mesure. Au point de convier à une table ronde, vendredi dernier, les représentants du CIL et des copropriétaires de La Californie :
(2) « J’ai trouvé vos revendications tout à fait légitimes, a d’emblée dit le maire et président de la Métropole. Quand les choses sont légitimes et qu’il en va de l’intérêt général de la ville et du citoyen, à nous de trouver des solutions qui permettent de maintenir ce passage (en aucune manière, je n’accepterai qu’il soit supprimé), et de ne pas léser les habitants de La Californie (3). » Quelle est la solution préconisée par le maire et président de TPM, après s’être penché sur le dossier avec les techniciens des services de la Ville et de la Métropole ? Une mesure dérogatoire pour adapter le projet en réduisant la bande d’arrêt d’urgence (lire ci-dessous).
« L’A élargie : indispensable »
« J’ai demandé au directeur général de la société Escota de compléter l’étude de ce dossier, a précisé Hubert Falco. Ce qui ne veut pas dire mettre à mal, la deux fois trois voies de l’A57, indispensable, à l’investissement de plusieurs millions d’euros. (300 millions d’euros pour les travaux d’élargissement sur les 600 millions d’euros d’investissements financés par Vinci Autoroutes, Ndlr). »
« Ce n’est pas moi qui décide »
Une précision importante sachant que le maître d’ouvrage, la société Escota, agit au nom et pour le compte de l’État. « J’ai également transmis cette doléance au préfet du Var. Ce n’est pas moi qui décide. Car si cela avait été le cas, cela serait déjà réglé », a affirmé Hubert Falco. Il faut désormais attendre les conclusions de l’étude de Vinci Autoroutes. « Je vais y mettre toute ma foi, tout mon poids. Je trouve que la solution qui est proposée respecte la mise à deux fois trois voies, la bande d’arrêt d’urgence, la sécurité. Il n’y a pas de raison que l’on ne m’écoute pas », a assuré Hubert Falco face à des riverains inquiets, mais « rassurés ». Ils le seraient entièrement si l’État, décisionnaire, venait à valider la mesure dérogatoire. Le maire qui entend appuyer sa demande auprès du ministère des Transports, prévient déjà : « Je ne lâcherai rien .» 1. Les chiffres donnés par la ville. 2. Étaient présents les adjoints, Amaury Charreton, Florence Feunteun, les conseillers municipaux, Benoît Pelletier et Albert Tanguy, et Didier Goubé, directeur général des services techniques de TPM. 3. Le déclassement du passage de la Barentine, comme proposée par la Métropole lors de l’enquête publique de l’élargissement de l’A 57, pour éviter à Vinci de rétablir la voie, n’est plus d’actualité.