Var-Matin (La Seyne / Sanary)

« La pression, connais pas »

Baptiste Serin porte décidément bien son nom. Le demi de mêlée internatio­nal a débuté à Bayonne sous ses nouvelles couleurs. À la clef, une victoire bonifiée. Un bon début, non ?

- PROPOS RECUEILLIS PAR PAUL MASSABO

Déjà au Japon et même s’il n’avait pas été retenu pour le match inaugural de la Coupe du monde face à l’Argentine, Baptiste Serin, qui avait pourtant accusé le coup, était resté de bonne humeur. Deux mois plus tard, on retrouve l’internatio­nal tout sourire dehors malgré une météo pluvieuse qui s’éternise dans la Var comme au Pays Basque. Son premier match sous ses nouvelles couleurs, ce dynamiteur de jeu en a apprécié le résultat au terme d’une rencontre qui n’avait pourtant rien d’enthousias­mante. Amateur de golf et de tauromachi­e, ce néo-Varois originaire de Parentis dans les Landes, installé depuis peu à Carqueiran­ne, n’a pas encore eu le temps de découvrir la région. Ce « grincheux, mauvais perdant » comme il l’avoue, le fera dans les prochaines semaines avec sa compagne. En attendant, il découvre avec gourmandis­e un club, un staff, des partenaire­s, une ville et des supporters différents.

Cette Coupe du monde estelle définitive­ment derrière vous ?

Le retour a été compliqué car nous n’avons pas atteint nos objectifs qui étaient d’aller le plus loin possible. D’autant plus frustrant qu’on a loupé plein de coups face aux Gallois. Même à , on pouvait gagner ce match. Et en pareil cas, une confrontat­ion avec l’Afrique du Sud aurait été intéressan­te.

Quand le staff tricolore vous a annoncé que vous étiez écarté au bénéfice de Maxime Machenaud, quel a été votre sentiment ?

J’avais disputé les trois matches préparatoi­res et j’ai été surpris par la décision. J’ai mangé mon pain noir en début de compétitio­n. Après, je savais que ça allait être très long. Je suis resté le plus positif possible. Avec Sofiane (Guitoune) ,ona préparé le vestiaire face aux Pumas. On s’est mis au diapason afin que le groupe fonctionne au mieux. Les cas individuel­s passent toujours après le collectif.

Quels souvenirs gardezvous de cette Coupe du monde ?

Une telle aventure reste inoubliabl­e. Ce fut un luxe de pouvoir travailler quatre mois tous ensemble. On a pu se connaître vraiment. On a passé des soirées avec les mecs en dehors du rugby, cela a permis de resserrer les liens. Je n’avais jamais connu ça. Les rôles étaient bien dispatchés au sein du staff avec qui on a eu de vrais échanges. On peut avoir beaucoup de regret mais à présent, j’ai tourné la page car si on reste sur ça, on n’avance pas.

Une nouvelle aventure a commencé avec Toulon et plutôt bien pour vous...

Je me suis entraîné quatre fois avec le collectif et j’ai débuté à Bayonne où on revient avec une victoire. On a gagné avec le bonus et je pense que c’est mérité. On n’était pas en réussite au pied avec ce temps et ce terrain pourris. On a insisté et on est parvenu à marquer trois essais sur pénaltouch­es. Ce sont les prestation­s avec Toulon qui me permettron­t de retrouver l’équipe de France, un objectif à mes yeux primordial.

Cette Challenge cup vous tient à coeur ?

On veut, bien sûr, se qualifier en présentant un beau visage dans cette compétitio­n. Je suis venu ici, à Toulon, pour connaître les phases finales.

Pourquoi avoir choisi le RCT?

Je souhaitais sortir de ma zone de confort. Je suis ici pour donner le meilleur de moi-même. BordeauxBè­gles, mon club formateur, m’a tout donné. C’est une fierté d’avoir été internatio­nal grâce à lui. Mais le club stagnait, j’ai eu besoin de partir et de me mettre en danger. Connaître la concurrenc­e, partir loin de ma famille, repousser mes limites.

Vous étiez un fan de Toulon ?

Le RCT, c’est un club que j’ai toujours aimé. Mon père aussi d’ailleurs. J’ai failli venir à Toulon il y a deux ans déjà. Mais j’avais pris un engagement auprès de mon club et j’ai tenu à le respecter. Une question d’honneur. Venir à Toulon, c’était mon destin. Je regardais déjà tous les matchs du RCT avec Jonny (Wilkinson). Le président, le coach ont voulu que je vienne. Il y a aussi un peu d’affect dans ma décision. Les supporters sont chauds bouillants, électrique­s avec forcément des excès. Il y a de la passion partout. Après deux années au bilan mitigé (il évoque l’éliminatio­n en quart de finale à Mayol contre Lyon il y a deux ans et l’absence des Toulonnais pour les phases finales la saison dernière, Ndlr), j’espère qu’on va parvenir à relancer la machine.

CHALLENGE CUP

Poule  journée

J’ai tourné la page ”

Relancer la machine ”

 ?? (Photos Valérie Le Parc et Patrick Blanchard) ?? À  ans, Baptiste Serin ne connaît pas la pression. Ce garçon avenant et disponible espère bien connaître sous les couleurs toulonnais­es les phases finales qui le fuyaient avec Bordeaux-Bègles.
(Photos Valérie Le Parc et Patrick Blanchard) À  ans, Baptiste Serin ne connaît pas la pression. Ce garçon avenant et disponible espère bien connaître sous les couleurs toulonnais­es les phases finales qui le fuyaient avec Bordeaux-Bègles.

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