Particules fines : qui en respire trop ? Qui y échappe ?
Selon l’Insee, la concentration en PM10 dépasse le seuil fixé par l’Organisation mondiale de la santé pour plus de la moitié des habitants de Paca. Dans le Var, l’aire toulonnaise est la plus concernée
Perturbation des écosystèmes, détérioration du bâti, diminution du rendement des cultures, maladies chroniques et décès prématurés. Pour mettre son lecteur en appétit, c’est en listant les conséquences de la pollution de l’air que l’Insee (Institut national de la statistique et des études économiques) commence son dernier rapport sur le sujet publié en début de semaine. En croisant les relevés collectés par AtmoSud (l’association agréée de surveillance de la qualité de l’air) et les fichiers officiels sur la population et la répartition géographique de son lieu de résidence, les statisticiens ont dessiné la carte de la densité de population exposée à une concentration de particules fines dépassant le seuil fixé par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Résultat : « En 2017, 54 % des habitants de ProvenceAlpes-Côte d’Azur sont exposés, sur leur lieu de résidence à une concentration annuelle moyenne en PM10 supérieure à la ligne directrice de l’OMS », tousse l’Insee. À titre de comparaison, l’institut précise qu’en Auvergne-Rhône-Alpes, « la ligne directrice de l’OMS est dépassée pour un habitant sur cinq » et « moins d’un habitant sur dix dans le Grand Est ». « Ces deux régions comptent pourtant des pôles urbains et un tissu industriel important », note l’Insee.
Seulement % des Varois exposés
En relevant cependant « une amélioration de la situation au cours des dernières décennies », l’Insee fait des nuances sur le territoire et précise qu’« en ProvenceAlpes-Côte d’Azur, les populations soumises à un dépassement de la ligne directrice résident surtout dans les agglomérations littorales (Marseille, Nice et Toulon) et le long de la vallée du Rhône .» D’après ses calculs, le phénomène concerne 85 % des habitants dans les Bouchesdu-Rhône, 64 % dans le Vaucluse, 37 % dans les AlpesMaritimes et 23 % dans le Var.
En guise de dessert, l’Insee relativise des conclusions en précisant que « dans l’étude, on considère que les habitants sont continuellement exposés à l’air extérieur de leur lieu de résidence. Il s’agit d’une approximation qui a tendance à sous-estimer l’exposition aux polluants. D’une part, les personnes se déplacent durant la journée, souvent vers des environnements plus urbains et plus pollués que leur lieu de résidence. D’autre part, elles sont également exposées à la pollution de l’air intérieur dans leur domicile et leur véhicule, souvent supérieure à celle de l’extérieur. »