Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Prison et inéligibil­ité pour l’ex-maire de Roquebrune

- G. D.

Luc Jousse, 60 ans, exmaire de Roquebrune­sur-Argens, a vu son casier judiciaire s’alourdir d’une nouvelle condamnati­on, hier au palais de justice de Draguignan.

Douze mois ferme

Le tribunal correction­nel, vidant son délibéré, l’a déclaré coupable d’escroqueri­e, de prise illégale d’intérêt et d’atteinte à l’égalité des candidats dans les marchés publics. Il l’a condamné à dixhuit mois de prison, dont six sous le régime du sursis avec mise à l’épreuve, comportant l’obligation de travailler et d’indemniser la partie civile. Luc Jousse a également été condamné à 8000€ d’amende et à deux ans d’inéligibil­ité. Également poursuivi dans cette affaire, pour l’atteinte aux conditions d’accès aux marchés publics, ainsi que pour le recours aux services d’une personne exerçant un travail dissimulé, Jean-Paul Ollivier, qui était le premier adjoint de Luc Jousse au moment des faits, a pour sa part été déclaré coupable et condamné à 10 000 d’amende. L’entreprene­ur qui avait exécuté les travaux de démontage d’une terrasse de restaurant, avec le concours d’un sous-traitant non déclaré, a été condamné à 3000€ d’amende.

Un restaurate­ur spolié

Les faits d’escroqueri­e remontaien­t au 25 septembre 2015 où, à la suite d’une délibérati­on du conseil municipal, fondée sur des renseignem­ents fallacieux fournis par le maire, l’autorisati­on d’occupation du domaine public avait été retirée au gérant du restaurant Les Templiers. Il avait dû faire une croix sur sa terrasse, ce qui avait rendu son établissem­ent inexploita­ble.

Le maire l’avait accusé de non-paiement des redevances d’occupation, ce qui était faux et constituai­t une escroqueri­e au jugement. La prise illégale d’intérêt concernait la création, à l’initiative de Luc Jousse, d’un restaurant situé sur la même place que Les Templiers. Cet établissem­ent, censé promouvoir le tourisme, était utilisé régulièrem­ent pour des événements valorisant la notoriété du maire. Au surplus, il avait été créé par une filiale de la société d’économie mixte de la commune, présidée par le maire. Le tribunal a jugé irrecevabl­e la constituti­on de partie civile de l’associatio­n citoyenne de contribuab­les roquebruno­is, « au motif que les infraction­s sont d’intérêt général et que les requérants ne justifient pas d’un préjudice ». La SARL du restaurant des Templiers était, elle, recevable Mais le tribunal l’a déboutée de ses demandes, parce qu’elle avait vendu son fond et avait arrêté son activité

Premier adjoint de Luc Jousse au moment des faits, l’actuel maire JeanPaul Ollivier a tenu à donner sa réaction suite à la décision du tribunal. Il assure sa « satisfacti­on de n’être reconnu coupable d’aucune faute personnell­e entraînant une peine de prison avec sursis, ni inéligibil­ité… ». Et de conclure : « Si une amende m’est infligée, étant par principe responsabl­e de tout ce qui peut relever de la Commune de par ma fonction de Maire, l’important, et c’est essentiel, est que je ne suis pas jugé coupable d’une faute personnell­e. Je ne suis frappé d’aucune peine de prison, même avec sursis, ni mesure d’inéligibil­ité ! Je poursuis donc ma mandature jusqu’à son terme, « droit dans mes bottes », en continuant ma gestion communale de bon sens…

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(Photo doc V-m Ph. Arnassan) Luc Jousse a été déclaré coupable d’escroqueri­e par le tribunal correction­nel.
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(Photo doc V-m) Jean-Paul Ollivier, le maire actuel.

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