Var-Matin (La Seyne / Sanary)

« Des mesures financière­s qui vont rendre plus facile notre transforma­tion au service de la population »

Charles Guepratte, directeur général du CHU de Nice

- RECUEILLIS PAR NANCY CATTAN

Primes pour les personnels, rallonge budgétaire, reprise partielle de la dette des établissem­ents… Êtes-vous surpris par l’ampleur des mesures ?

On savait que le plan irait plus loin que les annonces habituelle­s pour soutenir l’hôpital public. Mais il est vrai qu’il est d’une ampleur inhabituel­le. Et surtout, ce qui est très nouveau, c’est le cadre pluriannue­l. C’était une demande très forte des directeurs et des profession­nels de santé : avoir une visibilité sur plusieurs exercices, ,  et . L’augmentati­on de l’Ondam (objectif de dépenses d’Assurance-maladie, ndlr) de , milliard d’euros et l’assurance que les tarifs hospitalie­rs ne baisseront pas permettent de mieux prévoir et d’anticiper.

La reprise partielle de la dette, concernera-t-elle le CHU de Nice ?

Le CHU de Nice est fortement endetté, comme le rappelait récemment la Cour des comptes ; cette dette pèse sur le fonctionne­ment de l’hôpital et nous met en difficulté pour envisager de nouveaux investisse­ments. Mais elle n’est pas liée à un problème de gestion, elle est la contrepart­ie d’une politique d’investisse­ment très ambitieuse depuis  ans, qui a vu sortir de terre l’hôpital Pasteur  pour un montant de  millions. Aussi, le CHU de Nice pourrait s’inscrire dans le cadre du dispositif d’allègement de cette dette, dont les modalités seront précisées au premier semestre .

Pour le CHU de Nice, c’est quelque  millions d’euros de dette (sur les  millions) qui pourraient être effacés. Une aubaine !

L’enjeu est de réinvestir et d’investir plus vite. Il est crucial de moderniser dans des délais rapides les infrastruc­tures hospitaliè­res pour les adapter aux nouveaux modes de prise en charge.

La mesure sur les primes est seulement déployée en Île-deFrance. Ne faudrait-il pas l’étendre à d’autres régions où la vie coûte cher, comme la nôtre ?

Même si les niveaux de loyers ne sont pas comparable­s entre Paris intra-muros et Nice, on ne peut ignorer qu’il y a un problème de cherté du logement dans les Alpes-Maritimes et que nous rencontron­s de ce fait des difficulté­s pour recruter des profession­nels de santé surtout dans les niveaux de salaire indiqués, moins de   euros.

À la crise de l’hôpital, le gouverneme­nt répond par des mesures financière­s. Cela suffira-t-il à éteindre le feu ?

La question financière est essentiell­e mais elle n’est pas suffisante. La question centrale est : comment notre système doit-il être organisé ? Ces mesures financière­s vont rendre plus facile cette transforma­tion profonde nécessaire pour répondre de façon adaptée aux besoins de la population.

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