« Des mesures financières qui vont rendre plus facile notre transformation au service de la population »
Charles Guepratte, directeur général du CHU de Nice
Primes pour les personnels, rallonge budgétaire, reprise partielle de la dette des établissements… Êtes-vous surpris par l’ampleur des mesures ?
On savait que le plan irait plus loin que les annonces habituelles pour soutenir l’hôpital public. Mais il est vrai qu’il est d’une ampleur inhabituelle. Et surtout, ce qui est très nouveau, c’est le cadre pluriannuel. C’était une demande très forte des directeurs et des professionnels de santé : avoir une visibilité sur plusieurs exercices, , et . L’augmentation de l’Ondam (objectif de dépenses d’Assurance-maladie, ndlr) de , milliard d’euros et l’assurance que les tarifs hospitaliers ne baisseront pas permettent de mieux prévoir et d’anticiper.
La reprise partielle de la dette, concernera-t-elle le CHU de Nice ?
Le CHU de Nice est fortement endetté, comme le rappelait récemment la Cour des comptes ; cette dette pèse sur le fonctionnement de l’hôpital et nous met en difficulté pour envisager de nouveaux investissements. Mais elle n’est pas liée à un problème de gestion, elle est la contrepartie d’une politique d’investissement très ambitieuse depuis ans, qui a vu sortir de terre l’hôpital Pasteur pour un montant de millions. Aussi, le CHU de Nice pourrait s’inscrire dans le cadre du dispositif d’allègement de cette dette, dont les modalités seront précisées au premier semestre .
Pour le CHU de Nice, c’est quelque millions d’euros de dette (sur les millions) qui pourraient être effacés. Une aubaine !
L’enjeu est de réinvestir et d’investir plus vite. Il est crucial de moderniser dans des délais rapides les infrastructures hospitalières pour les adapter aux nouveaux modes de prise en charge.
La mesure sur les primes est seulement déployée en Île-deFrance. Ne faudrait-il pas l’étendre à d’autres régions où la vie coûte cher, comme la nôtre ?
Même si les niveaux de loyers ne sont pas comparables entre Paris intra-muros et Nice, on ne peut ignorer qu’il y a un problème de cherté du logement dans les Alpes-Maritimes et que nous rencontrons de ce fait des difficultés pour recruter des professionnels de santé surtout dans les niveaux de salaire indiqués, moins de euros.
À la crise de l’hôpital, le gouvernement répond par des mesures financières. Cela suffira-t-il à éteindre le feu ?
La question financière est essentielle mais elle n’est pas suffisante. La question centrale est : comment notre système doit-il être organisé ? Ces mesures financières vont rendre plus facile cette transformation profonde nécessaire pour répondre de façon adaptée aux besoins de la population.