Aisne : une femme enceinte meurt d’une attaque de chiens
Une information judiciaire a été ouverte, hier par le parquet, pour « homicide involontaire par maladresse, imprudence, inattention, négligence ou manquement à une obligation de prudence ou de sécurité imposée par la loi ou le règlement résultant de l’agression commise par des chiens » après la mort d’une jeune femme enceinte, décédée à la suite de morsures de chiens en forêt. Des prélèvements génétiques ont été effectués sur 67 chiens pour identifier les animaux responsables de sa mort. Que s’est-il passé samedi 16 novembre dans la forêt de Retz, dans la Somme, où une femme enceinte a été retrouvée morte ? Selon les premiers résultats de l’enquête, la jeune femme de 29 ans a été victime d’une « hémorragie consécutive à plusieurs morsures aux membres supérieurs et inférieurs ainsi qu’à la tête » alors qu’elle était allée promener son chien.
Au même moment, une chasse à courre se tenait dans cette même forêt, a annoncé mardi le parquet de Soissons. La victime avait appelé son concubin pour, selon celui-ci, « lui signaler la présence de chiens menaçants » alors qu’elle « était partie promener son chien », selon le parquet. C’est lui qui a ensuite découvert le corps de sa compagne, samedi après-midi. Il est aujourd’hui persuadé que les responsables ne peuvent « être que les chiens de la chasse à courre ». La jeune femme « avait également indiqué dans un message Facebook qu’un chien malinois rodait dans les environs, sans autres précisions, et ce chien n’a pas été identifié à l’heure actuelle », a encore déclaré le procureur.
Les chasseurs étonnés
Jean-Michel Camus, qui dirigeait la chasse à courre dans ce bois ce samedi-là, a raconté sur BFMTV avoir croisé le compagnon de la victime alors qu’il recherchait sa femme. « Ce monsieur était sur un chemin et il criait, ce qui est surprenant pour un randonneur, donc je suis allé vers lui pensant qu’il avait un problème », a expliqué le chasseur. « Il m’a alors dit : “je cherche mon chien, faites attention à vos chiens car le mien est très dangereux.” Ce qui m’a laissé un peu sceptique, je lui ai répondu que nos chiens n’étaient pas méchants, mais lui m’a répété que ses chiens étaient “très très méchants” et qu’il fallait faire attention. “Il était avec ma femme et je la cherche” », aurait alors ajouté l’homme. Jean-Michel Camus a assuré que si l’individu lui avait signifié qu’il y avait un problème et qu’il cherchait sa femme, « nous aurions arrêté la chasse pour l’aider ». « Et je peux vous dire que nous n’avons pas entendu autre chose à ce momentlà que les cris de ce monsieur. La chasse s’est déroulée tout à fait normalement », ajoute-t-il. De son côté, Pierre de Roualle, le président de la Société de vènerie, s’est dit sur BFMTV très « serein » sur les conclusions de l’enquête. Il ne pense pas que les chiens de la chasse à courre soient impliqués.