Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Grand Corps Malade : « savoir donner au public »

Une série télévisée humoristiq­ue et un nouvel album en préparatio­n, une présence active auprès de jeunes atteints du cancer, le slameur-poète a plusieurs vies. Il se livre

- PROPOS RECUEILLIS PAR PASCALE PLEU

Beaucoup d’eau a coulé sous les ponts, depuis que Fabien Marsaud, alias Grand Corps Malade, a vu sa vie bouleversé­e en 1997, suite à un tragique accident. Celui qui devait devenir sportif de haut niveau est aujourd’hui poète, slameur, chanteur et scénariste à succès. L’homme qui va à la rencontre des jeunes, aime à discuter avec eux lors de la projection de ses films (comme il y a quelques jours à Sainte-Maxime au Carré Gaumont), se donne également auprès d’enfants malades du cancer, ne veut toutefois pas être un auteur engagé. Il a mis derrière lui son propre parcours pour se lancer complèteme­nt dans une création libre. D’une série télévisée en gestation à l’écriture d’un nouvel album, Grand Corps Malade va de l’avant.

Qu’est-ce qui vous motive dans la rencontre avec les jeunes ?

J’ai la chance de faire le métier qui est le mien. D’être là. Il faut savoir rendre à son public et notamment aux jeunes, aux enfants des écoles.

Vous avez un message particulie­r à leur délivrer ?

Non. Il n’y a pas de message général, tout dépend des jeunes que je rencontre. J’essaie surtout d’être le plus proche possible d’eux.

Votre parcours personnel a-t-il une importance dans cette démarche ?

Non. Tout cela est loin derrière moi. J’ai eu mon accident en , j’ai commencé à faire du Slam en , depuis je suis passé à autre chose.

Le film projeté à SainteMaxi­me mettait en scène le jeune Liam Pierron

Oui et il est pré-nominé pour le prix de la révélation aux prochains Césars. Je suis ravi. Nous avions fait un casting sauvage dans le quartier où le film devait être tourné. Il n’avait jamais pensé à une carrière d’acteur. Ça fait très plaisir de voir un gamin pousser comme ça. Il le mérite vraiment.

Votre engagement auprès des jeunes va aussi aux enfants malades...

Oui je suis le parrain de l’associatio­n marseillai­se « Sourire à la vie » qui travaille avec le service de cancérolog­ie infantile de la Timone, à Marseille. Je les ai rencontrés au cours d’un atelier de slam dans lequel il y avait une de mes chansons. Je leur avais promis de revenir chanter en live. Je l’ai fait et depuis, je suis devenu parrain de l’associatio­n fondée par Frédéric Sotteau, ancien sportif de haut niveau. Une maison de soin et de repos, « Phare des sourires » a été créée. Les jeunes peuvent y séjourner, y être soignés, s’y reposer, participer à divers ateliers. Ils font des voyages, des spectacles. Je vais les voir régulièrem­ent. J’essaie de les aider à trouver des fonds. Ils font un travail formidable.

Vous travaillez actuelleme­nt sur une série télévisée...

Oui. Ce sera complèteme­nt différent de mes précédents films. Ce sera une série humoristiq­ue avec en premier rôle Youssef Hadji. Dans un premier temps, il y aura six ou huit épisodes. C’est une comédie une peu « barrée ». Il y a l’envie de s’amuser avant tout, ça n’est pas une comédie sociale.

Mais ça ne sortira pas avant . Sur Canal ou Netflix sûrement, rien n’est encore fait.

Scénariste, chanteur, slameur, vous vivez entre le cinéma et la scène.

J’aime ces deux façons de m’exprimer. Je suis heureux d’avoir les deux casquettes. Il y a l’adrénaline de la scène mais depuis que j’ai fait mon premier film, j’ai découvert une autre adrénaline. Le cinéma. Autant sur scène on est seul, autant là c’est une excitation collective. J’aime les deux.

Votre tournée de « Plan B » touche à sa fin...

Après  spectacles et deux ans de tournée, il va falloir se laisser un peu désirer !

« Plan B » n’avait pas de rapport avec votre parcours. Le suivant non plus ?

Non. Je vous l’ai dit, je ne suis pas un auteur à message ou engagé. Même si évidemment dans « Plan B », il y a eu quelques allusions. Je suis juste quelqu’un concerné par son époque. C’est pour ça qu’il y a quelques chansons en rapport avec l’actualité. (NDLR, sur une petite Syrienne, ou sur Patrick Balkany)

Vous préparez donc un nouvel album ?

Oui, bien sûr. Je commence à écrire. Il y aura plusieurs duos avec des artistes femmes. Je ne peux pas encore dire lesquelles, car je ne les ai pas encore contactées ! Mais ce qui est certain, et c’est un « scoop », c’est que l’album s’appellera « Mesdames ». Il y aura une dizaine d’artistes. Les thèmes seront divers et il y aura du slam mais aussi du chant. Le disque sortira en premier et nous ferons quelques concerts exceptionn­els. Si j’ai plusieurs autres artistes avec moi, difficile de les emmener dans une tournée de plusieurs mois !

 ?? (Photo Jean-Marc Rebour) ?? Grand Corps Malade, un artiste complet qui oscille entre la musique et le cinéma, était de passage à Sainte-Maxime.
(Photo Jean-Marc Rebour) Grand Corps Malade, un artiste complet qui oscille entre la musique et le cinéma, était de passage à Sainte-Maxime.

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