Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Alain Reichardt candidat... en mémoire à Jean Michel

Premier magistrat de Signes depuis le décès tragique de l’ancien maire Jean Michel en août dernier, Alain Reichardt se lance dans la course aux municipale­s

- PROPOS RECUEILLIS PAR LAURY HOLSTE

Ancien ingénieur, sousmarini­er ayant échappé de justesse au naufrage du sous-marin

Eurydice au large de SaintTrope­z en 1970 et fidèle allié depuis 36 ans de Jean Michel, ancien maire de Signes décédé tragiqueme­nt en août 2019, Alain Reichardt, 71 ans, marié, père de deux filles et grand-père trois fois, a occupé tous les postes avant d’être maire de la ville. De conseiller à premier adjoint, le premier magistrat signois se lance désormais, pour la première fois, dans la course aux municipale­s en tant que candidat à la mairie.

Vous partez en campagne en première ligne pour la première fois…

Oui, mais briguer ce mandat était une question de principe. J’ai une loyauté et une fidélité envers Jeannot et se présenter est une question de devoir par rapport à lui. Je me dois de poursuivre son oeuvre.

Pourtant, avant le drame, le bruit courrait que vous alliez vous retirer de la vie politique...

J’ai passé  ans aux côtés de Jean Michel et je lui avais dit de me mettre e sur sa liste, pour ne pas qu’on dise que je partais pour aller ailleurs. Mais il m’avait dit que je pouvais arrêter si je le souhaitais. Je me serais donc effectivem­ent retiré officielle­ment, bien qu’officieuse­ment il aurait toujours pu compter sur moi.

Pourquoi avoir changé d’avis ?

Je le dois à mon ami parti trop tôt. Pour nous, poursuivre son action était une obligation. En accord, avec l’équipe, et ma femme bien évidemment, nous avons décidé que je partirai pour prendre sa succession. Pour autant, je ne remplacera­i jamais Jeannot. Si je veux poursuivre son oeuvre, ce sera forcément un peu différent. Nous étions souvent d’accord, mais nous ne sommes pas identiques et ce n’est absolument pas ce que je recherche.

Votre équipe est-elle déjà complète ?

Oui nous avons déjà les  colistiers. Treize d’entre eux sont dans l’équipe actuelle et nous accueillon­s dix nouveaux. Il y aura des jeunes et des moins jeunes, avec des personnali­tés et des connaissan­ces très variées. Notre liste s’appelle « Avenir et tradition », elle est évidemment sans étiquette. D’ailleurs, ce qui nous énerve, c’est que nous avons souvent été catalogués comme “divers droite” alors que ce n’est absolument pas le cas. Nous sommes une liste d’intérêt communal.

Qu’en est-il du programme ?

Nous sommes en train de le finaliser, il est presque prêt et sera communiqué très prochainem­ent aux   Signois. Nous avons fait des choix réalistes et fédérateur­s, mais surtout chiffrés. Pour chaque décision, nous devrons nous poser deux questions primordial­es : « Quel est l’intérêt pour les administré­s ? » et « Quelles sont les répercussi­ons pour l’environnem­ent ? » ; rappelons-nous que Jeannot est mort pour l’environnem­ent.

L’environnem­ent aura donc une place de choix dans votre programme ?

Depuis quelques années, on prend réellement conscience que notre planète a besoin d’être protégée. Après, je suis contre la dictature de l’écologie. Nous continuero­ns notre lutte contre l’usine d’enrobage. Nous avons déjà pris deux arrêtés contre et financé   euros à “Signes Environnem­ent” pour contrer ce projet.

Quelques axes de votre programme ?

En tout premier lieu, nous voulons faire faire une étude sur le réseau pluvial de Signes. Dans le Sud, nous ne sommes pas habitués aux intempérie­s et pourtant, en , Mère Nature nous a rappelés à l’ordre avec les grosses pluies de fin d’année. Il est donc nécessaire de prendre une personne compétente pour nous aider à planifier les travaux de remise en état du réseau.

Le trafic routier est aussi au coeur de la campagne à Signes…

Outre un plan de réhabilita­tion du réseau routier, nous souhaitons toujours la réalisatio­n d’un échangeur reliant le plateau de Signes à l’A. Le projet est en bonne voie et il est obligatoir­e pour pouvoir accompagne­r le développem­ent de la zone d’activité de Signes. Si nous atteignons un certain seuil et que cet échangeur n’est pas créé, je m’engage à protéger le réseau routier et Signes en refusant, s’il le faut, l’installati­on de sociétés.

Côté vie au village ?

Pendant ce dernier mandat, nous avons préempté un terrain où devaient être construits  logements. Ça nous a coûté un million d’euros et, à cause de ça, la réhabilita­tion de la salle des fêtes n’a pas pu être réalisée. Mais nous voulons protéger Signes. Nous continuero­ns à surveiller de près l’immobilier.

Les associatio­ns représente­nt un lien précieux entre les habitants…

Oui, le tissu associatif signois est extrêmemen­t important ici. La municipali­té verse d’ailleurs près d’un million d’euros de subvention­s aux associatio­ns. Elles font partie intégrante de la vie ici. On a beaucoup discuté avec elles et identifié leurs besoins. Pour ce futur mandat, on va essayer de répondre à leurs attentes.

Des projets pour la jeunesse signoise ?

Bien sûr ! L’enfant est au coeur de nos préoccupat­ions. Nous avons équipé les classes de climatiseu­rs réversible­s, car nous avons constaté parfois jusqu’à  degrés l’été dans les salles. Toutes les classes sont équipées, grâce à la communauté d’agglomérat­ion, de tableaux numériques. Nous allons continuer à développer les structures pour la jeunesse. Je pense que c’est en grande partie grâce au sport que nous pourrons permettre à nos enfants de s’épanouir. Transmettr­e l’obéissance, le respect de l’autre et l’esprit d’équipe peut s’acquérir grâce au sport et donc nous continuero­ns à développer des structures sportives. Nous allons avoir un terrain de rugby et de nouveaux outils pour la jeunesse. Nous monterons des projets innovants qui permettron­t aux enfants de connaître la vraie vie... et leur faire comprendre que nous ne vivons pas dans “Fortnite”. Continuer à mettre notre jeunesse au coeur de nos projets, c’est prolonger le travail de Jeannot. Et puis, comme dit Ferdinand Bernhard, le président de la communauté d’agglo, on ne manque jamais d’argent pour notre jeunesse. Pour autant, pas de panique, les seniors ne seront pas les grands oubliés de nos projets.

Un défi particulie­r pour vous pour ce nouveau mandat ?

A l’heure où notre monde va presque trop vite pour nous, notre défi pour ce mandat  sera d’allier nos traditions, qui sont immuables et qui font de nous ce que nous sommes aujourd’hui, et l’avenir. Nous devons nous projeter, prendre en compte l’évolution permanente des technologi­es, les changement­s climatique­s, tout en gardant un lien social important.

Et en ce qui concerne la campagne ?

Pour ce qui est de la campagne et les attaques qui en découlent, nous avons décidé que nous ne répondrons à rien. Nous n’avons pas de temps à perdre. Nous avons une campagne électorale à mener et la gestion de la mairie à poursuivre. Nous proposeron­s aux Signois un programme complet et non des projets vaporeux. C’est notre façon de faire : une campagne sans haine. Nous n’aurons pas non plus de permanence, seulement un site Facebook « Avenir et tradition ». Nous entreprend­rons une campagne dans les boîtes aux lettres. Et pour que chaque candidat ait les mêmes chances, nous avons fait passer une délibérati­on pour qu’ils aient tous la salle des fêtes gratuiteme­nt une fois pendant la campagne. Pour le reste, la différence se fera au niveau des idées. Réponse le  mars !

Réunion publique le 7 mars à 18 h 30 dans la salle des fêtes de Signes.

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(Photo Dominique Leriche)

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