McDonald’s France « Plus de tonnes de plastique en moins par an »
Le clown Ronald couronné roi de l’anti-plastique ? Fort de son 1,8 million de repas servis chaque jour dans l’Hexagone au sein de ses quelque 1 440 restaurants répartis dans 1 096 communes françaises, l’enseigne américaine de restauration rapide se veut effectivement le leader en matière d’écoconception des emballages. Adieu gobelets, couvercles, pailles, touillettes et autres bols à salade en plastique ! Une démarche initiée dès 1992 que Rémi Rocca, le « Monsieur Achats, Qualité et Environnement » de l’enseigne, détaille volontiers. Même s’il a tôt fait de se rétracter derrière la formule « Confidentiel ! » lorsqu’on le titille sur les chiffres ou la provenance de certaines des matières premières venues remplacer le plastique tombé en disgrâce.
D’où vient cette promptitude à répondre aux impératifs de la loi française sur les plastiques ?
Nous avons une stratégie de long terme sur l’optimisation de nos emballages en France. L’exemple emblématique s’est produit début avec la disparition de nos boîtes à hamburger en polystyrène pour passer au carton. Anticiper la loi faisait partie de notre logique d’entreprise.
Quelle est la composition du nouveau couvercle à gobelet ?
Ils sont % en fibre de papier, basés sur la technologie de la boîte à oeufs.
Qu’en est-il pour les boissons chaudes ?
Cette technologie ne marche pour l’instant que pour les boissons froides. Concernant les boissons chaudes qui constituent de plus petits volumes, la problématique de la chaleur fait que nous gardons pour l’instant le couvercle plastique en attendant un modèle valable à venir.
Quels autres formats restent encore à remplacer d’ici à fin ?
Celui particulier du Sundae et du dessert glacé Very Parfait.
Quelle est la provenance des matériaux qui constituent vos nouveaux emballages ?
Nous privilégions une production européenne, voire française...
Sauf que l’on sait bien que la capacité de production française est limitée notamment pour le bois des spatules...
Je ne donnerai pas leur origine. C’est confidentiel, mais elles sont en tout cas issues de forêts certifiées PEFC et FSC (labels certifiant la gestion durable des forêts, Ndlr). La filière est pour l’heure en transition pour sortir du plastique et dès que cela sera possible nous privilégierons des producteurs plus proches pour nous approvisionner.
Quels sont les coûts supplémentaires impliqués par cette mise à niveau ?
Le chiffre est confidentiel...
Je ne vous cache pas que c’est un investissement très important en achat comme en recherche et développement, mais que nous souhaitons faire en tant que leader.
Le consommateur devra-t-il mettre la main à la poche ?
Non. Cela fait partie de notre business model. Un exemple. Depuis novembre, le gobelet en plastique des P’tits Frappés a fait place aux P’tits Milkshakes à base de lait biologique en gobelet carton et couvercle en fibre naturelle, soit un produit valorisé pour le même prix de euros. Et comme la dégustation nécessite de garder une paille, celles-ci sont en papier.
Quelles assurances sur les normes alimentaires ?
Nos produits veillent à réunir l’ensemble des certifications.
Quels sont les « bons chiffres » de cette réorientation ?
Nous étions déjà à % en , mais d’ici à fin janvier , % des emballages à usage unique de McDonald’s France seront en bois, papier ou carton. Cela équivaut à t. de plastique économisées par an. Et nous serons à % en fin d’année. Cela pour arriver à plus de t. de plastique en moins par an.