Adaptation délicate La touillette papier du futur résiste à l’eau
La touillette en papier, Pierre Legendre y a pensé dès . À la tête d’APS, il est sur le point d’en sortir millions par an de sa nouvelle ligne industrielle qui sera en service dès avril. Un vrai coup de poker pour ce chef d’entreprise basé dans la Sarthe en passe de devenir cette année le seul fabricant français de cet ustensile version papier. Et pourtant, tout ne s’est pas écoulé comme un long café tranquille du distributeur automatique... « Au départ, nous étions plus dans un souci économique qu’écologique. La question était : que se passerait-il si les cours s’affolaient et que le plastique devenait plus cher à fabriquer ? Et puis l’écologique l’a emporté. Nous nous sommes alors orientés vers la touillette en bois. Sauf que l’on s’est vite rendu compte qu’elle était trop chère à fabriquer... En , la loi « pique-nique » qui visait la vaisselle jetable, issue de la loi sur la transition énergétique, a fini de nous persuader qu’il fallait réagir. Nous avons fait des essais pendant deux ans sur des matières biosourcées, mais nous n’étions pas dans les clous. Alors, nous sommes revenus à la filière papier sans trop y croire. Et voilà qu’en , je trouve un papetier français qui développe ce qu’il me faut : un papier aux pores extrêmement resserrés qui le rende résistant à l’eau ! L’été , j’ai en main un prototype de spatule papier sans colle, apte au contact alimentaire et - gros avantage par rapport au bois - qui ne dégage ni goût ni odeur et reste concurrentiel par rapport à la spatule bois asiatique », détaille Pierre Legendre.
Repartir à zéro Relevant le pari jusqu’au bout, ce fabricant qui a pour clients les grossistes de la caféterie, la restauration, les maisons de retraite et le monde hospitalier, dont l’hôpital militaire de Toulon, investi dans une nouvelle ligne de production en octobre dernier. Et du même coup se sépare de ses quatre lignes « plastique ». « C’est comme si je repartais à zéro », concède-t-il tout en nourrissant de grands espoirs pour l’avenir avec l’achat d’une seconde ligne de fabrication pour, cette fois, fournir la restauration rapide et la vente à emporter. Et ainsi contribuer à la consommation Made in France dans un marché architrusté par l’Asie.
Pierre Legendre présente les prototypes de spatule papier qu’il sera le seul à développer en France à partir d’avril.
La chasse au gaspi alimentaire s’étend aux cantines privées Point de plastique ou barquettes ici mais de la nourriture bel et bien comestible. Depuis janvier la loi relative à la lutte contre le gaspillage alimentaire déjà imposée à l’État, aux établissements publics et aux collectivités territoriales pour leurs services de restauration collective, est étendue au secteur de la restauration collective privée et aux industries agroalimentaires. L’ordonnance étend à l’ensemble des opérateurs de la restauration collective et de l’industrie agroalimentaire l’interdiction, qui s’applique déjà aux distributeurs du secteur alimentaire, de rendre les invendus alimentaires encore consommables impropres à la consommation sous peine d’une amende de euros... « L’ordonnance étend également aux opérateurs de la restauration collective préparant plus de repas par jour et ceux de l’industrie agroalimentaire réalisant un chiffre d’affaires annuel supérieur à millions d’euros, l’obligation de proposer une convention aux associations habilitées d’aide alimentaire pour le don de denrées consommables et non vendues », précisent les services du ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation de Didier Guillaume.