Découverte de la Minerve : retour sur un demi-siècle de mystère
Le 21 juillet dernier, la Minerve, disparue le 27 janvier 1968, est enfin retrouvée. Les débris du sousmarin gisent par plus de 2 300 mètres de fond, à 45 km dans le sud de Toulon. Pour les familles des 52 marins engloutis avec le submersible, c’est un soulagement. La fin d’un mystère vieux de plus de 51 ans. Ils vont enfin pouvoir faire leur deuil. Dire un dernier adieu à leur fils, leur père, leur frère, leur mari. C’est ce drame au goût d’aventure, qui a marqué au fer rouge le port militaire de Toulon, cette interminable quête du Graal que la chaîne RMC Story propose de raconter, ce mardi 21 janvier à 21 h 00, dans un documentaire exceptionnel baptisé « Sous-marin la Minerve 50 ans de mystère ».
L’émotion intacte des familles
Coréalisateur du film avec
Nadège Hubert, Claude Ardid, ancien journaliste de Var-matin, semble encore marqué par le tournage. « Le drame de la Minerve a beau s’être déroulé il y a plus de 50 ans, l’émotion des familles des marins disparus est toujours intacte. À fleur de peau. Je n’ai jamais vu ça », témoigne-t-il. Sans tomber dans le pathos, le documentaire revient avec pudeur sur ce tourbillon de sentiments qui, pendant des années, a secoué les parents des sous-mariniers de la Minerve jusqu’à la récente découverte de l’épave. Mais le film ne se limite pas à cette dimension humaine. Outre l’utilisation d’archives audiovisuelles montrant les recherches entreprises par la Marine nationale entre 1968 et 1970, les réalisateurs tentent d’expliquer la reprise inespérée des recherches et leur dénouement heureux autant que surprenant. À ce sujet, Claude Ardid a du mal à cacher son admiration pour le capitaine de frégate Thomas Guerry, un sous-marinier qui a joué un rôle prépondérant dans le succès des recherches de juillet dernier. « C’est lui qui a récupéré les relevés sismiques du professeur Rocard et, avec la puissance de calcul du Commissariat à l’énergie atomique, a réussi à déterminer avec une incroyable précision la position de l’épave de la Minerve ! », confie le journaliste.
Bientôt une fiction ?
Reste que la découverte du sous-marin n’a pas levé toutes les interrogations. Les familles aimeraient bien savoir maintenant ce qu’il s’est passé à bord de la Minerve ce 27 janvier 1968. D’après nos informations, de nouvelles plongées, financées par un « mécène » cette fois, devraient être organisées dans le courant de l’année afin de réaliser des images complémentaires des débris, peut-être à même d’expliquer le drame. Claude Ardid, passionné par cette histoire tragique, s’est pour sa part lancé dans l’écriture d’un synopsis. « Une fiction exploitant le silence de l’État qui s’est longtemps abrité derrière le secret-défense, ou encore les théories les plus folles avancées pour expliquer le mystère ». Décidément, on n’a pas fini d’entendre parler de la Minerve.