« Négligences et fautes graves caractérisées »
Interrogé par Nice-Matin, Me Denis Deur, avocat niçois des parents de Marie, a réagi à ces éléments : « Les parents de Marie n’ont d’autre objectif, depuis l’origine de ce drame, que de pouvoir comprendre si leur fille chérie, décédée brutalement quelques heures seulement après sa sortie de l’hôpital Lenval, a été prise en charge par cette structure de façon professionnelle. Or, il apparaît à l’examen objectif des premiers éléments du dossier, que la prise en charge de la jeune Marie par cet établissement, pourtant réputé et qui se dit spécialisé, est entachée de négligences et fautes graves caractérisées. La poursuite de l’instruction devrait, selon toute vraisemblance, confirmer la responsabilité accablante de l’hôpital et de ses préposés et ce à différents niveaux. » Me David Rebibou, avocat niçois de la grand-mère maternelle de la lycéenne, estime que le rapport « met en évidence des dysfonctionnements graves dans le service et une défaillance dans la prise en charge de leur petite-fille. S’il n’y avait pas eu de négligence avérée, le diagnostic aurait dû être posé et le traitement adéquat administré. Les fautes mises en exergue constituent une infraction pénale. Les parties civiles ressentiraient douloureusement que les responsabilités ne soient pas assumées par tous les intervenants. »
La semaine dernière, un adolescent de 15 ans est décédé des suites d’une méningite bactérienne foudroyante de type W135 (nos éditions du 15 janvier). Habitant à Nice, l’élève de 3e en prepa professionnelle au lycée des Palmiers, avenue Banco, s’est plaint de maux de tête mardi 7 janvier. Il a été conduit, dans la soirée, aux urgences de l’institut Arnault-Tzanck, à Saint-Laurent-du-Var, et non aux urgences de Nice, comme le suggérait un médecin de l’Agence régionale de santé (ARS) que nous avons contacté en début de semaine. Le garçon a été admis avant d’être renvoyé chez lui, trois heures plus tard. Contacté par mail, Michel Salvadori, le directeur de l’institut, a répondu à nos interrogations. « Effectivement, ce jeune homme de 15 ans a été reçu au service d’accueil des urgences de l’institut Arnault-Tzanck, le 7 janvier à 21 h 30 pour des céphalées [maux de tête] associées à des douleurs abdominales et des nausées. Il était apyrétique [n’avait pas de fièvre], présentait un examen strictement normal sans aucun signe méningé. Son bilan biologique n’était pas en faveur d’une pathologie bactérienne. Il est sorti à 23 h 30 soulagé après du paracetamol et du Spasfon. »
Il n’aura pas passé la nuit. « Dans le cas d’une méningite foudroyante, la bactérie peut se propager en quelques heures », a commenté l’ARS. Xavier Bonhomme, le procureur de la République de Nice, a indiqué avoir ouvert une enquête dès l’origine du décès, alors que la cause n’était pas connue. « L’enquête est en cours, a-t-il précisé hier. Iln’yapasde plainte de la famille à ce jour. » Les funérailles du garçon se sont tenues mercredi, une semaine après sa mort, en présence de ses proches, de la proviseure du lycée, de ses amis et de ses camarades de classe.