Phimosis : avant ans pas d’inquiétude à avoir
Soins Cette affection évolue favorablement dans la grande majorité des cas. Mais parfois, il faut opter pour un traitement, médical ou chirurgical, afin d’éviter les complications
Lorsque naissent les petits garçons et durant leurs premières années, le prépuce est rétréci. Une situation tout à fait « normale ». « Dans la grande majorité des cas, ce phimosis dit congénital évolue spontanément de manière favorable, rassure le Dr Florence Bastiani, chef du service de chirurgie des hôpitaux pédiatriques de Nice CHU-Lenval. Avec la croissance, le prépuce en effet s’assouplit et il s’opère une libération spontanée des adhérences préputiales. » Il suffit de respecter de simples consignes d’hygiène : nettoyer quotidiennement et inciter l’enfant à tirer un peu sur la peau lorsqu’il a fait pipi, et à s’égoutter ou s’essuyer pour ne pas laisser de goutte d’urine (susceptible d’entraîner un phénomène de macération). « Dans le bain, le petit garçon a naturellement tendance à toucher son pénis. Il faut le laisser faire, car cela lui permet de se décalotter sans forcer, ajoute le médecin. Attention, à l’inverse, il ne faut pas le forcer à décalotter systématiquement, au risque de créer des microtraumatismes. Si l’enfant dit que cela lui fait mal, il faut l’écouter et surtout ne rien toucher. »
Pommade pour assouplir
La plupart du temps, il n’y a ainsi pas lieu de s’inquiéter avant 4 ou 5 ans, les choses se normalisant le plus souvent d’elles-mêmes. Mais si ce n’est pas le cas, il est conseillé de consulter un médecin. « Lorsque, à l’examen, on remarque une petite infection, on peut donner un simple traitement local. Si le retrécissement persiste, on applique alors une pommade à base de dermocorticoïdes pour assouplir l’orifice préputial. En cas d’amélioration insuffisante, ou si le prépuce redevient un peu serré quelques mois plus tard, on peut recommencer le traitement », indique le Dr Bastiani.
Mais il arrive qu’il faille opérer, notamment lorsqu’aucune amélioration n’est observée passé l’âge de 6 ou 7 ans, le phimosis pouvant empêcher l’érection et constituer une gêne considérable. « L’intervention chirurgicale est indiquée si le prépuce reste trop serré et qu’il y a une réaction inflammatoire, précise le Dr JeanFrançois Lecompte, chirurgien pédiatre à Lenval. Idem s’il y a une pathologie dermatologique associée telle que l’eczéma ou un lichen »
Deux types d’opération
Deux gestes chirurgicaux sont alors possibles. Le premier est appelé plastie préputiale. Indiqué en présence d’un prépuce gênant – mais pas trop serré – il consiste à agrandir l’anneau en conservant le prépuce. Le second est la posthectomie, autrement appelée la circoncision. Cette fois, c’est tout le prépuce qui est enlevé. Dans les deux cas, l’opération peut être réalisée en ambulatoire. Les suites sont limitées à des soins locaux avec l’application de pommades cicatrisantes. Comme pour toute opération, il peut survenir des complications, même si elles sont très rares. La plus fréquente d’entre elles est la sténose du méat (3 % des cas), c’est-à-dire le rétrécissement de l’extrémité de l’urètre, à l’origine d’une irritation chronique et d’une gêne pour uriner. Dans tous les cas, et avant de décider quoi que ce soit, dès lors qu’un petit garçon se plaint, exprime une gêne ou une douleur, il faut consulter afin qu’un médecin puisse l’examiner, pour établir un diagnostic précis et proposer la prise en charge adaptée.
« Opérer quand le prépuce reste trop serré et qu’il y a une inflammation » Dr Florence Bastiani
Chef du service de chirurgie à Lenval