L’électrostimulation contre le diabète de type
Comment l’électrostimulation du nerf pancréatique at-elle pu stopper la progression du diabète de type 1 jusqu’à restaurer une glycémie normale sans médicaments ? « En stimulant le nerf, on libère des neurotransmetteurs, et notamment la noradrénaline. Ce sont ces molécules qui vont agir à long terme sur le système immunitaire. » Une action complexe, comprenant trois axes distincts : « Les neurotransmetteurs “séquestrent” les cellules immunitaires dans les ganglions lymphatiques qui drainent le pancréas. En les empêchant ainsi de migrer vers cet organe cible, ils préviennent la réponse immunitaire qui aboutit, en cas de diabète de type 1, à la destruction des cellules productrices d’insuline. » Ce premier effet est complété par une action de type anti-inflammatoire. « Pour qu’une pathologie auto-immune, comme le diabète de type 1 mais aussi la polyarthrite rhumatoïde ou encore la sclérose en plaques, se développe, le système immunitaire a besoin de l’inflammation. Toutes les maladies auto-immunes sont associées à un processus inflammatoire non contrôlé. Or, nos expériences d’électrostimulation du nerf pancréatique ont montré que les neurotransmetteurs libérés inhibent la production de molécules proinflammatoires au niveau des ganglions pancréatiques. » Rétention des cellules immunitaires auto-réactives, inhibition de l’inflammation, et inactivation de cellules particulièrement agressives (c’est le 3e effet) vont ainsi aboutir à protéger le pancréas et lui permettre de fonctionner normalement. Tout en poursuivant ses études sur le diabète de type 1, l’équipe de chercheurs sophipolitains s’intéresse à d’autres indications de l’électrostimulation. Sans dévoiler des résultats encore trop préliminaires, elle décrit des observations très encourageantes dans le domaine de la polyarthrite rhumatoïde. « En stimulant cette fois le nerf splénique [de la rate, organe jouant un rôle majeur dans l’immunité, Ndlr] .» D’autres projets très prometteurs touchent une autre maladie auto-immune invalidante : la sclérose en plaques. On a envie, terriblement envie, de croire dans l’aboutissement de ces projets.