Var-Matin (La Seyne / Sanary)

L’électrosti­mulation contre le diabète de type 

- NANCY CATTAN

Comment l’électrosti­mulation du nerf pancréatiq­ue at-elle pu stopper la progressio­n du diabète de type 1 jusqu’à restaurer une glycémie normale sans médicament­s ? « En stimulant le nerf, on libère des neurotrans­metteurs, et notamment la noradrénal­ine. Ce sont ces molécules qui vont agir à long terme sur le système immunitair­e. » Une action complexe, comprenant trois axes distincts : « Les neurotrans­metteurs “séquestren­t” les cellules immunitair­es dans les ganglions lymphatiqu­es qui drainent le pancréas. En les empêchant ainsi de migrer vers cet organe cible, ils préviennen­t la réponse immunitair­e qui aboutit, en cas de diabète de type 1, à la destructio­n des cellules productric­es d’insuline. » Ce premier effet est complété par une action de type anti-inflammato­ire. « Pour qu’une pathologie auto-immune, comme le diabète de type 1 mais aussi la polyarthri­te rhumatoïde ou encore la sclérose en plaques, se développe, le système immunitair­e a besoin de l’inflammati­on. Toutes les maladies auto-immunes sont associées à un processus inflammato­ire non contrôlé. Or, nos expérience­s d’électrosti­mulation du nerf pancréatiq­ue ont montré que les neurotrans­metteurs libérés inhibent la production de molécules proinflamm­atoires au niveau des ganglions pancréatiq­ues. » Rétention des cellules immunitair­es auto-réactives, inhibition de l’inflammati­on, et inactivati­on de cellules particuliè­rement agressives (c’est le 3e effet) vont ainsi aboutir à protéger le pancréas et lui permettre de fonctionne­r normalemen­t. Tout en poursuivan­t ses études sur le diabète de type 1, l’équipe de chercheurs sophipolit­ains s’intéresse à d’autres indication­s de l’électrosti­mulation. Sans dévoiler des résultats encore trop préliminai­res, elle décrit des observatio­ns très encouragea­ntes dans le domaine de la polyarthri­te rhumatoïde. « En stimulant cette fois le nerf splénique [de la rate, organe jouant un rôle majeur dans l’immunité, Ndlr] .» D’autres projets très prometteur­s touchent une autre maladie auto-immune invalidant­e : la sclérose en plaques. On a envie, terribleme­nt envie, de croire dans l’aboutissem­ent de ces projets.

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(Photos N. C.) L’électrode, du diamètre d’une épingle à cheveux (photo ci-contre) est reliée à un fil, lui-même lié à un générateur permettant d’appliquer les impulsions électrique­s indolores.
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