Quand le bruit torture la santé psychique Prévention
À l’occasion de la Semaine du son de l’Unesco, qui à Nice se tient à partir de mercredi, le Dr Renaud David, psychiatre, fait le point sur les effets toxiques de l’exposition permanente au bruit
Bruits de voisinage, circulation automobile, télévision, téléphone qui ne cesse de sonner, travail en open space, etc., De façon générale, les sollicitations sonores permanentes ne permettent pas de reposer l’oreille, alerte d’emblée le Dr Renaud David, psychiatre et co-organisateur de la Semaine du son à Nice, qui s’y tiendra du 22 janvier au 1er février. L’oreille n’est pas un récepteur inerte capable de recevoir des informations constantes. Elle a besoin de se reposer. » Au-delà des effets toxiques bien connus sur la santé auditive pure, la sur-stimulation sonore a des effets néfastes largement démontrés sur la santé psychique.
Bruits ambiants potentiellement toxiques
« En milieu urbain, le bruit est constant, il n’y a pas de répit. Aux bruits extérieurs au domicile : motos qui passent équipées de pot d’échappement trafiqué, circulation routière, trains ou avions qui décollent selon les zones d’habitation…, s’ajoutent les bruits au sein même du lieu de vie : VMC, ronflement de frigidaire… Tous ces bruits perturbent la qualité du sommeil : difficultés d’endormissement, réveils nocturnes plus fréquents, réveil matinal plus précoce… », énumère le psychiatre. Une situation à terme épuisante, que les personnes vont tenter de résoudre en puisant dans leur armoire à pharmacie. « On note, chez les personnes soumises au bruit, une augmentation du recours aux psychotropes et notamment aux anxiolytiques, en été en particulier car les fenêtres restant ouvertes, le bruit est alors encore plus marqué. »
Au-delà de la qualité du sommeil, le bruit impacte certaines performances cognitives : « Au-delà de 70 dB, il finit par affecter les fonctions attentionnelles, les fonctions mnésiques l’augmentation des hormones du stress dans les urines, le plasma et la salive des personnes ainsi exposées. » En « tapant sur le système », le bruit peut même conduire à des changements de comportement On a coutume de dire : “Le bruit pour les pauvres, le silence pour les riches” .»