Mirco, gérant de pâtisserie : « L’État doit nous aider à ne pas plonger »
Son nom a fait le tour de la presse ligure. À ans, Mirco, propriétaire de cinq pâtisseries, a décidé de ne pas offrir de service de vente à emporter. « Trop coûteux », estime l’entrepreneur, qui a dû mettre trente personnes au chômage, et se débat avec les factures à payer et les taxes qui continuent de pleuvoir. « Sans compter les loyers. » Le gérant s’excuse, ne veut pas donner l’impression de se plaindre. « Ce qui m’inquiète, c’est l’absence de propositions de la part du gouvernement pour réguler nos dépenses fixes alors que nous n’avons pas d’entrées. » Mirco a écrit au gouverneur de la Région ligure. Mais son courrier est resté sans réponse. « Ici, on coud des masques et on tisse du lien social ». Chez Gigliola, vendeuse de manteaux de fourrure, il y a la queue. Mais ce n’est pas pour les pardessus, c’est pour les masques qu’elle fabrique dans sa boutique transformée en atelier de couture. Neuf couturières volontaires coupent, piquent, cousent pour fournir la ville, au milieu des visons et autres peaux. Ici, tout le monde se connaît ou presque. On retisse le lien social, que la quarantaine a mis à mal. Récupérer un masque, c’est l’occasion de prendre des nouvelles de la famille et des amis. « Le fils de Giuseppe est en cassintegrazione (chômage technique), Simona a perdu son emploi en France et à Monaco et ne peut prétendre à aucune aide. » Derrière l’effervescence, on sent la peur des lendemains incertains.