Friday Night Lights la fièvre du vendredi
Appelée simplement « FNL », la série fut un phénomène aux USA avant de le devenir, tardivement, en France
On a tous rêvé, devant notre écran de télévision, d’être un lycéen aux États-Unis. Les casiers métalliques, le teddy avec la mascotte de l’équipe locale brodée sur le dos, le meilleur joueur en couple avec la cheerleader la plus populaire, les clans, les soirées chez des parents absents, les sonneries qui sonnent la fin des cours et le début des entraînements. Bref, un univers abordé dans de très nombreuses séries et films mais surtout dans l’immense Friday Night Lights, série créée en 2006 par Peter Berg (réalisateur de Very Bad Things, Le Royaume, Hancock ou encore Battleship). Au coeur de Dillon, ville fictive du Texas, on va suivre la vie des Panthers, l’équipe de football du lycée avec comme seul leitmotiv : gagner son championnat régional. Adaptation d’un livre retraçant l’épopée de l’équipe de football d’un lycée d’Odessa, au Texas, en 1988, FNL nous emmène au coeur d’une équipe comme il doit en exister des milliers outreAtlantique.
Ce portrait de l’Amérique ordinaire est réalisé à travers l’oeil d’un coach (Kyle Chandler, toujours juste) que l’on peut facilement qualifier de héros positif. Figure paternelle pour les uns, mentor pour les autres, « Coach Taylor » est la figure centrale de FNL, que ce soit au sein de son propre foyer mais aussi au coeur du lycée. Alors que ses propres joueurs sont voués à rejoindre des universités prestigieuses, Eric Taylor représente le voisin ordinaire de tout le monde. Dans une série qui n’est ni une parodie, ni une comédie, ni un pamphlet, cette chronique sociale tient beaucoup au personnage du coach Taylor. Il est pragmatique, simple, droit, honnête, aimant, binaire. Il est Texan, quoi. Car FNL parle du Texas, cet état républicain à part dans l’Histoire des USA depuis son rattachement après la guerre contre le Mexique au XIXe siècle où la fraternité et la loyauté sont au coeur de chaque foyer.
On pourrait croire, avec une certaine paresse, que FNL ne parle que de football américain mais le carré vert n’est qu’une parenthèse enchantée. C’est un prétexte aux questionnements sociaux, amoureux, humains. Sous la caméra toujours nerveuse de Berg, la série s’étend sur cinq saisons avec cette faculté de toujours réussir à se renouveler malgré une manière très brute de porter ses protagonistes à l’écran, à la limite du documentaire : trois caméras et décor naturel. Sans doute handicapée par son état d’esprit trop américain, la série a eu du mal à trouver son public en France lors de ses diffusions sur Jimmy et NRJ12. Pour beaucoup, le Texas est un ramassis de rednecks sans éducation et le football US, un ovni sportif. On est loin du pitch idéal pour conquérir un public français très exigeant. Mais à l’instar de The Wire, FNL a trouvé son public en DVD ou en streaming avec un certain différé. Avec le temps, ce subtil mix de Dawson et de L’Enfer du dimanche a trouvé ses fans et s’est forgé une solide réputation. Il faut avoir vu FNL. C’est comme un rite, un passage obligé vers l’âge adulte. La seule chose qui compte à Dillon demeure le vendredi soir. Le jour du match des Panthers avec le slogan devenu viral et inscrit dans le vestiaire de l’équipe : « Clear eyes, full heart, can’t lose ». Un cri devenu le ralliement pour tous les fans de la série.
Friday Night Lights. 5 saisons, disponible sur Canal Séries.
Dawson mixé avec L’enfer du dimanche