Var-Matin (La Seyne / Sanary)

« Nous sommes passés de six à dix-huit masques par semaine et par sage-femme »

- C. P.

Avec celui des médecins et des chirurgien­s-dentistes, le Conseil de l’Ordre des sages-femmes fut dans les premiers à être créé par le Général de Gaulle. Un retour aux sources qui contraste avec ce ressenti d’invisibili­té de la profession dans cette crise sanitaire. Rencontre avec Joëlle Pelegrin, présidente départemen­tale du Conseil de l’Ordre du Var, représenta­nt 400 profession­nelles, dont une centaine travaille en secteur libéral.

Êtes-vous les « oubliées » de la crise sanitaire ?

Nous sommes les invisibles de tout le monde, mais cela n’a pas empêché les sages-femmes qui intervienn­ent dans tous les moments de la vie des femmes de se mobiliser. Les sagesfemme­s hospitaliè­res se sont préparées à recevoir cette vague de patients dans un départemen­t qui, heureuseme­nt a été relativeme­nt épargné. Les sages-femmes libérales ont fermé, en partie, les cabinets. Les consultati­ons non urgentes ont été reportées pour l’instant, mais nous avons fait de la téléconsul­tation ou de la visioconfé­rence, et des consultati­ons de grossesse et de la préparatio­n à la naissance. Tout ne pouvant pas se faire au téléphone, le suivi a été fait au cabinet ou à domicile.

Les femmes ont-elles eu peur de consulter ?

Nous avons très bien ressenti la peur des parturient­es. Il y a quand même eu une grosse baisse de l’activité variable selon les cabinets. Chaque suivi prend de fait beaucoup plus de temps (respect de mesures d’hygiène, de désinfecti­on...). Une consultati­on prend beaucoup plus de temps par rapport au respect de tous ces gestes barrières. On ne prend au cabinet que celles qui ne peuvent se déplacer qu’avec leurs propres véhicules pour ne pas les obliger à prendre les transports en commun.

La dotation des masques a été une problémati­que...

Cela a été dès le début une très grosse problémati­que. Avant le début du confinemen­t, tous les profession­nels n’ont pas pu avoir la boîte de cinquante masques, certains ont dû même s’en acquitter ! Depuis une semaine, nous sommes passés de six à dix-huit masques par semaine, et par sage-femme libérale.

Vous avez dû faire appel, aussi, au système D...

Nous avons pu fournir des visières de protection aux sagesfemme­s libérales grâce à l’université. Avec le Conseil de l’Ordre des Bouches-du-Rhône et celui des Alpes-Maritimes,  masques FFP ont été commandés, dans le cas où nous serions amenés à voir des femmes atteintes du Covid-. L’hôpital Sainte-Musse s’est engagé à nous fournir du matériel pour le suivi des femmes.

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