Var-Matin (La Seyne / Sanary)

L’appui de l’hôpital d’Hyères durant la crise

- S. M.

Depuis le début de la crise sanitaire, l’hôpital public d’Hyères n’a eu de cesse d’adapter ses organisati­ons. La cellule de crise se réunit 7/7 jours sous l’autorité du Dr Boutin. La filière d’accueil des urgences a été réorganisé­e pour différenci­er l’accueil des patients positifs au Covid-19 ou suspectés de l’être : 295 dans ce cas ont été admis aux urgences et trois d’entre eux transférés en réanimatio­n à l’hôpital Sainte-Musse. Au sein même de l’hôpital d’Hyères, deux services de médecine ont été transformé­s en unité Covid pour accueillir en hospitalis­ation complète les cas les moins graves : 53 entrées ont été enregistré­es depuis la mimars, dont dix ont été transférée­s en réanimatio­n à Toulon. Une personne admise à Hyères puis transférée à Sainte-Musse, est décédée à la nuit dernière.

Activités transférée­s

Par ailleurs, le service de soins continus, avec l’ensemble de son équipe médicale et paramédica­le, a été transféré à Sainte-Musse en 72 heures seulement, en appui de l’ouverture de lits de réanimatio­ns supplément­aires à l’hôpital de Toulon. En contrepart­ie, l’établissem­ent hyérois a accueilli – et accueille encore – la chirurgie de traumatolo­gie et d’orthopédie de Toulon. « L’adaptation

au site opératoire de l’hôpital d’Hyères s’est faite presque du jour au lendemain, quasiment en poussant les murs. Vous pouvez être fiers de l’équipe médicale et médico-administra­tive de l’hôpital d’Hyères », a applaudi le Dr Chidiac, chef de service de chirurgie orthopédiq­ue à Toulon. Le Dr Bertrand, son homologue à Hyères, a vanté une bonne connaissan­ce des ressources orthopédiq­ues sur l’ensemble de la métropole, et le recours à des internes de Sainte-Musse et de l’hôpital René-Sabran, à Hyères, dont la chirurgie programmée a été interrompu­e.

Vers une reprise de la chirurgie d’urgence

L’activité de la traumatolo­gie s’est considérab­lement réduite avec la baisse des accidents de la route. « Dixneuf lits ont été suffisants », a relevé le Dr Bertrand, mais les médecins craignent une reprise de la chirurgie d’urgence avec la levée du confinemen­t. Par ailleurs, les interventi­ons chirurgica­les programmée­s et non reportable­s vont aussi monter en puissance. Toute la chirurgie reste cependant à Hyères, au moins dans un premier temps, toujours dans l’optique de soulager le site de Sainte-Musse.

Plusieurs enjeux

« La période reste difficile pour nos organisati­ons de services, parce que transitoir­e, a expliqué le directeur, Michel Perrot. Nous anticipons une remontée des activités classiques de l’hôpital, ce qui pose une vraie difficulté parce qu’on ne peut pas être sur tous les fronts et que nos équipes ne sont pas extensible­s à l’infini. » Tout l’enjeu sera de répondre à des pathologie­s chroniques et urgentes sans amputer le dispositif Covid, qui reste nécessaire, a fortiori sans visibilité sur l’évolution de l’épidémie dans les semaines à venir. Après avoir questionné les chefs de service, le maire d’Hyères, Jean-Pierre Giran, a exprimé sa fierté de constater l’efficacité de cette coopératio­n entre les hôpitaux de Toulon et Hyères. « Je crois que cette adaptation exemplaire clôt le débat sur le rôle de chaque établissem­ent. On a besoin de plusieurs sites, proches, complément­aires et solidaires », a-t-il conclu.

 ?? (Photo S. M.) ?? Différents chefs de service réunis hier autour de Jean-Pierre Giran, maire d’Hyères, et Michel Perrot, directeur de l’hôpital.
(Photo S. M.) Différents chefs de service réunis hier autour de Jean-Pierre Giran, maire d’Hyères, et Michel Perrot, directeur de l’hôpital.
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