Var-Matin (La Seyne / Sanary)

« La majorité des commerces est dans le rouge ! »

Jean Grolleau, président de l’Arcor, dresse le bilan du confinemen­t pour les commerces raphaëlois. S’il craint des fermetures définitive­s, il espère que l’été atténuera la situation

- PROPOS RECUEILLIS PAR ALEXANDRE PLUMEY aplumey@nicematin.fr

Le 11 mai est dans la tête de tous les Français. Encore plus dans celle des commerçant­s. À Saint-Raphaël, depuis le 17 mars, près de deux tiers des activités commercial­es jugées « non-indispensa­bles à la nation » ont fermé. Temporaire­ment pour certaines ; peut-être définitive­ment pour d’autres. Jean Grolleau dresse un premier bilan de cette crise. À quelques semaines de – l’espérée – saison estivale et touristiqu­e, le président de l’Associatio­n pour le renouvelle­ment du commerce raphaëlois (Arcor) trace également les contours de l’après-crise.

Alors que le confinemen­t strict touche à sa fin, quel premier bilan chiffré pouvez-vous faire ?

Sur les  activités commercial­es présentes sur la ville,  sont restées ouvertes, beaucoup en réduisant leurs horaires. Je compte dans celles-là les commerces alimentair­es. Sur les deux tiers fermés, à peine  % ont pu essayer le drive ou la livraison. Sans jamais pouvoir compenser leur chiffre d’affaires.

Et pour la suite ?

Concernant les finances et la survie de certaines, il est encore trop tôt pour savoir. La grande majorité est dans le rouge, mais certaines attendent de voir comment l’activité reprendra pour juger si elles peuvent encore se relever.

Pourtant, vous avez tenté de faire perdurer l’activité…

Dès les premiers jours, avec le soutien de la mairie, nous avons regroupé nos idées dans une conversati­on groupée. C’est ici qu’est née l’idée du portage à domicile ou de l’associatio­n des commerces notamment au centre-ville, avec des horaires d’ouverture communs. Mais nous sommes dépendants de l’activité des passants dans ces zones.

Comment expliquer que certains commerces aient décidé de fermer ?

Chacun fait ce qu’il veut. Tout le monde a des charges importante­s ; elles ne sont annulées que pour quelques entreprise­s. Certaines ont préféré les limiter au maximum. D’autres de garder le lien avec le client, même si économique­ment ce n’était pas rentable. Je trouve que c’est important de montrer que le gérant se bat. Et les clients ont souvent joué le jeu. Je pense à la prévente de bons achats pour faire entrer un peu de trésorerie.

Comment abordez-vous le déconfinem­ent à venir ?

Avec précaution et craintes. Craintes, car on ne sait pas comment l’activité va reprendre. D’autant que, de toute façon, l’année sera déjà difficile au regard des pertes. Précaution, eu égard aux mesures sanitaires. Un guichet unique a été mis en place par la mairie pour que les responsabl­es d’enseigne viennent récupérer le matériel (gel, masques, ruban adhésif pour le marquage au sol). Il faut sécuriser le retour dans les commerces. Même si, dans l’esprit des gens, le shopping est loin d’être une priorité aujourd’hui.

Comment cela va-t-il se traduire dans les faits ?

Il y aura moins de monde en même temps chez le coiffeur. Dans le textile, un vêtement essayé ne sera pas remis en rayon de suite. Il observera un temps de repos. C’est très contraigna­nt, mais c’est indispensa­ble pour enclencher la reprise. On ne pouvait plus se permettre de trop attendre financière­ment.

D’autres mesures sont actuelleme­nt à l’étude ?

Une zone bleue va être mise en place au centre-ville. Le temps de gratuité est à l’étude. Il ne faudrait pas que le retour des passants – la plupart avec leur voiture – soit freiné par un manque de place. Le dispositif permettrai­t une rotation des véhicules garés.

De quel oeil avez-vous observé le système d’entraide entre les commerçant­s ?

Ils ont fait preuve d’une grande solidarité. Ils se sont comportés comme un vrai centre commercial à ciel ouvert. C’est plutôt bon signe pour la suite. À l’avenir, il ne faudra pas l’oublier et en profiter dans nos réflexions.

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(Photo archives Adeline Lebel) Jean Grolleau, président de l’Arcor, attend cette reprise de l’activité même s’il craint que les mois à venir soient loin de compenser les dégâts économique­s.

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