Airbnb licencie un quart de ses employés dans le monde
C'est une des entreprises emblématiques du tourisme mondialisé qui est touchée de plein fouet par la pandémie de nouveau coronavirus et les mesures de confinement : Airbnb va se séparer de 25 % de ses 7 500 employés. Son patron l’a annoncé hier à ses salariés, dans un texte publié sur le site du groupe : « Près de 1 900 collègues devront quitter Airbnb ». « Nous traversons collectivement la crise la plus douloureuse de notre vie », a déclaré Brian Chesky, cofondateur de la plateforme de réservation de logements. Avant la pandémie, Airbnb avait prévu de rentrer en Bourse cette année, à une valeur estimée jusqu'à 35 milliards de dollars. Mais le groupe « a été durement touché » par l'épidémie qui a mis un coup d'arrêt aux voyages dans le monde entier, avec des prévisions de revenus pour cette année « de moins de la moitié » de ceux générés en 2019.
« Recentrage »
Pour faire face à la crise, l'entreprise a déjà levé 2 milliards de dollars et réduit les coûts. La plateforme est confrontée à deux « dures réalités : nous ne savons pas quand les voyages reprendront, et quand ils l'auront fait, ce sera différent ». Malgré ces « très mauvaises nouvelles », le patron de la plateforme de tourisme assure savoir « que les affaires d’Airbnb s'en remettront totalement », mais au prix de changements stratégiques « fondamentaux ». Ainsi, Brian Chesky annonce, dans le même temps, une pause des investissements du groupe dans sa division transports et le projet
Airbnb Studios, de même qu’une réduction des investissements dans plusieurs projets d'intégration d'hôtels et de propriétés de luxe dans son offre.
« Des options plus proches »
Selon Brian Chesky, ce «recentrage » de la stratégie commerciale va permettre à Airbnb de revenir aux « racines et aux bases » de l'entreprise, alors que les clients « voudront des options qui soient plus proches de chez eux, plus sécurisées et moins chères », lorsque les mesures de confinement, qui touchent des milliards de personnes dans le monde, seront levées. Dans un communiqué début avril, la plateforme rappelait être née « pendant la grande récession de 2008 » et pariait sur un rebond quand les personnes confinées pourront de nouveau se déplacer.
Chute mondiale
Le secteur du tourisme, dont dépendent plus de 300 millions d'emplois et 10 % du PIB mondial, a été l'un des plus durement touchés par la pandémie de nouveau coronavirus. Fin mars, l'Organisation mondiale du tourisme (OMT) prévoyait une chute des visites touristiques de 20 à 30 % en 2020, du jamais vu. Cette agence de l'ONU, basée à Madrid, chiffre entre 300 et 450 milliards de dollars (272 à 408 milliards d'euros) la baisse des rentrées touristiques, ce qui équivaudrait à environ «un tiers » des recettes générées en 2019. La dernière grande crise économique avait entraîné une baisse de 4 % du tourisme en 2009, rappelait l'OMT.