Aide aux migrants : Cédric Herrou relaxé par la cour d’appel de Lyon
Cédric Herrou, l’agriculteur militant de la vallée de la Roya, à la frontière francoitalienne, a été « relaxé de toutes les poursuites » à son encontre, hier, par la cour d’appel de Lyon. Celle-ci le rejugeait après la consécration du « principe de fraternité » par le Conseil constitutionnel. Il a également été dispensé de peine pour les faits d’« installation en réunion sur un terrain appartenant à autrui sans autorisation » ,en l’espèce une colonie désaffectée de la SNCF, qui n’avaient pas été contestés. Cédric Herrou avait saisi le Conseil constitutionnel après avoir été condamné, en août 2017, à quatre mois de prison avec sursis par la cour d’appel d’Aix-en-Provence, pour avoir convoyé quelque 200 migrants, principalement érythréens et soudanais, de la frontière italienne jusqu’à chez lui, puis organisé un camp d’accueil. Le 6 juillet 2018, les Sages estimaient qu’« une aide désintéressée aux migrants, qu’elle soit individuelle ou militante et organisée, ne devait pas être poursuivie ». En découlait « la liberté
Cédric Herrou. d’aider autrui, dans un but humanitaire, sans considération de la régularité de son séjour sur le territoire national ». La Cour de cassation a retenu ce « principe de fraternité » et annulé en décembre 2018 la condamnation de Cédric Verrou, renvoyant l’affaire devant la cour d’appel de Lyon, qui l’a donc relaxé hier. « C’est le triomphe de la raison et du droit », s’est félicité Me Sabrina Goldman, l’une des conseils du prévenu. « Pourquoi s’acharner sur quelqu’un qui n’a fait qu’aider ? Comment considérer ce qu’il a fait autrement que comme une action humanitaire ? »
Un enfant tué par un parent tous les quatre jours en Un triste bilan. Quatre-vingts mineurs ont perdu la vie en 2018 en France après des violences exercées par un de leurs parents, soit treize de plus qu’en 2017, selon le rapport annuel 2019 de l’Observatoire national de la protection de l’enfance (ONPE), publié mardi. En ajoutant les enfants tués par une personne extérieure à la famille, ce sont près de 122 victimes d’infanticide qui ont été recensées en 2018, précise ce rapport.
Les filles davantage victimes
Parmi les quatre-vingts enfants décédés dans un cadre intrafamilial, c’est-à-dire que l’auteur du meurtre est un parent (père, mère, beau-parent, grand-parent, oncle, tante, fratrie, etc.), cinquante-cinq étaient âgés de 0 à 4 ans, quatorze de 5 à 9 ans, huit de 10 à 14 ans et trois de 15 à 17 ans. Les victimes étaient majoritairement des filles : 44 contre 36 garçons, estil détaillé dans cette publication qui s’appuie sur les données d’activité des services de police et gendarmerie, centralisées par le Service statistique ministériel de la sécurité intérieure. En 2017, comme en 2016, 67 morts violentes d’enfants dans un cadre familial avaient été recensées, soit près d’une tous les cinq jours.
Un bilan sous-estimé ?
Ces chiffres, dont la publication annuelle est devenue une obligation en 2017, sont néanmoins « à interpréter avec précaution puisqu’ils ne révèlent qu’une partie du phénomène, celle portée à la connaissance des services de sécurité, laissant présager une possible sous-estimation », précise l’ONPE dans son rapport.