VERS L’AUTO PROPRE
Emmanuel Macron a présenté un plan de « plus de huit milliards d’euros » pour secourir cette filière, fortement affectée par la crise du coronavirus. Il souhaite que la France devienne championne des véhicules électriques
L’industrie automobile française n’allait pas fort fin 2019 et lors du premier trimestre 2020. Mais le coup d’arrêt du secteur dû à la crise sanitaire a été net et violent. Voilà pourquoi le président de la République, Emmanuel Macron, a annoncé hier un plan XXL de plus de huit milliards d’euros pour l’aider à remonter la pente.
Depuis l’usine de l’équipementier Valeo à Étaples (Pas-de-Calais), le chef de l’État a égrainé une série de mesures destinées à sauvegarder la filière et ses 400 000 emplois directs : renforcement des aides à l’achat de voitures électriques et hybrides, hausse des primes à la conversion des modèles polluants...
Ambition de ce plan de secours : « faire de la France la première nation productrice de véhicules propres en Europe en portant à plus d’un million par an, sous cinq ans, la production de véhicules électriques, hybrides rechargeables ou hybrides » dans le pays. Pas de quoi convaincre les ONG de défense de l’environnement, qui dénoncent, à l’instar de Greenpeace France, un plan « climaticide ».
En échange du prêt de cinq milliards d’euros garanti par l’État à Renault, Emmanuel Macron a par ailleurs exigé une sécurité pour les salariés de Maubeuge et Douai (Hauts-de-France), après avoir reçu à l’Élysée Jean-Dominique Sénard, son p.d.-g., qui doit dévoiler vendredi un plan d’économies de deux milliards d’euros.
Une aide spécifique aux ménages modestes
Le marché automobile européen a été divisé par quatre en avril après une chute de moitié en mars, comparé à l’an dernier.
Pour relancer les ventes, qui ont dégringolé durant la crise, Emmanuel Macron a annoncé une hausse du bonus écologique à 7 000 euros pour l’achat de véhicules électriques par les particuliers et à 5 000 euros pour les entreprises, ainsi que la création d’un bonus de 2000 euros pour les hybrides rechargeables.
Est également prévu un renforcement du dispositif de prime à la conversion qui bénéficie aux ménages modestes pour l’achat d’un véhicule neuf contre la mise à la casse d’une vieille voiture. « Un particulier qui met au rebut son véhicule polluant diesel ou essence » recevra une aide de 3 000 euros, bonifiée à 5 000 euros en cas d’achat d’un modèle électrique, a-t-il expliqué.
Selon le chef de l’État, les « trois quarts des Français seront éligibles », la mesure s’appliquant à un revenu fiscal de référence inférieur à 18 000 euros net.