Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Restaurant­s : après les pertes, des mesures « pour éviter la casse »

- F. DUMAS

Le personnel du Chantilly a des fourmis dans les jambes. Cette brasserie emblématiq­ue de Toulon, située sur la place Puget, attend avec impatience l’autorisati­on de rouvrir. Beaucoup de profession­nels Toulonnais tablent sur début juin et croisent les doigts. « On est tous prêts. Il n’y a plus qu’à… », plaisante Benjamin Siméon, le gérant, qui a tenté de « les meubles pour son activité » en vendant des plats à emporter pour perpétuer le « service Chantilly ». « On ne l’avait jamais fait auparavant et on va continuer. Cela nous a permis de ne pas perdre le lien avec nos clients ». Le restaurant a perdu entre 50 et 60 % de son chiffre d’affaires pendant la crise sanitaire… et appréhende la saison qui vient : «Onne sait toujours pas dans quelles conditions on va redémarrer. Quid de l’exonératio­n des charges patronales ? Et le chômage partiel, jusqu’à quand va-t-il être pris en charge ?» Pour les neuf membres de son équipe, les services du midi avec 80 à 90 couverts, c’est fini ! « Les distances imposées entre les tables ne nous permettron­t plus que 40 à 50 couverts par jour maxi », ajoute Benjamin qui avoue perdre la moitié de son espace intérieur avec les nouvelles normes d’hygiène. Pour compenser, la mairie de Toulon a expliqué qu’elle facilitera­it le gain d’espace en extérieur quand cela sera possible. « Ah oui : de l’espace en terrasse pour éviter la casse ! On espère étendre la nôtre de 20 à 30 % tout en assurant le passage pour les véhicules d’urgence », se félicite-t-il.

Un état d’urgence commercial

Cette mesure sera valable pour tous les commerces dont l’environnem­ent le permet. « C’est une bonne chose mais l’État doit aller plus loin », estime Christiane Thibault, présidente départemen­tale du Groupement national des indépendan­ts hôteliers et restaurate­urs. « Pour pallier la perte d’activité pendant des semaines, on réclame pour les profession­nels du tourisme une annulation des charges sociales jusqu’à la fin de l’année, et une prise en charge effective du chômage partiel jusqu’en mars 2021. Dans les communes, les taxes de voirie et d’enseigne doivent également être suspendues ». Pour cet organisme qui rassemble près de 500 hôteliers et restaurate­urs dans le Var, l’état d’urgence commercial est réel. Les restaurate­urs misent aussi sur la solidarité des Varois pour venir consommer près de chez eux, même cet été en vacances ! À Toulon en tout cas, une grande table ronde est prévue pour harmoniser le dispositif prochain.

 ?? (Photo Luc Boutria) ?? Au Chantilly, on est impatient de rouvrir ses portes aux Toulonnais et espère des aménagemen­ts.
(Photo Luc Boutria) Au Chantilly, on est impatient de rouvrir ses portes aux Toulonnais et espère des aménagemen­ts.

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