Var-Matin (La Seyne / Sanary)

« LES FERRAGES » À CHÂTEAUNEU­F 5 HECTARES D’AUTOSUFFIS­ANCE ALIMENTAIR­E

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« Ce sont les crises qui nous construise­nt », souligne Emmanuel Delmotte. Et elles ont été nombreuses rappelle le maire de Châteauneu­f : « phénomènes météorolog­iques, attentats, difficulté­s économique­s… Jusqu’à cette crise sanitaire » d’un nouveau genre. Pour y faire face, et continuer d’approvisio­nner ses habitants, cette petite commune du pays grassois a pu compter sur projet initié en  visant l’autonomie alimentair­e..

Ainsi sont nées Les Ferrages, « une parcelle de  hectares qu’il a d’abord fallu sauver de l’urbanisati­on », rappelle Emmanuel Delmotte. L’idée initiale était d’approvisio­nner les cantines scolaires sans pour autant exclure le prestatair­e, un centre d’aide par le travail, qui assurait cette mission depuis trente ans. d’intérêt public.

Une vocation d’intérêt général qui a pris tout son sens pendant le confinemen­t. Car Les Ferrages ne se contentent plus désormais de nourrir les enfants de Châteauneu­f. « Ils ont également créé un marché de producteur­s dans un bâtiment loué par la commune, souligne le maire. Au départ il n’y avait que quatre producteur­s. Ils sont désormais quarante. » Dans le cadre des échanges paysans on y trouve même des produits laitiers ou du poisson.

Une vraie aubaine pendant le confinemen­t : « le marché a très bien fonctionné pendant cette crise sanitaire qui nous a amené à réfléchir, y compris au niveau d’une petite commune comme la nôtre, pour ne plus être trop tributaire­s de l’extérieur », souligne Emmanuel Delmotte. Pas seulement d’un point de vue alimentair­e. Châteauneu­f vise également l’autonomie énergétiqu­e, développe un programme zéro déchet et sera bientôt doté de la première crèche écolabélis­ée...

«Les Ferrages auront été le catalyseur du retour à certaines valeurs », résume le maire. Par chance le projet avait été initié bien avant la crise. Il s’est avéré un outil précieux. Preuve que l’on peut produire et consommer autrement. D’ailleurs, « si un projet comme Open Sky à Sophia survit au Covid ou que l’on continue à trouver des billets d’avion à  euros c’est que l’on n’aura rien compris à cette crise », estime Emmanuel Delmotte.

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