ROSÉ EN STOCK
Le Premier ministre annoncera à 16 h la couleur des nouvelles mesures prévues par l’exécutif français. Un virage essentiel pour les citoyens qui attendent le gouvernement au tournant
Collégiens, lycéens, restaurateurs, vacanciers... La France est suspendue aux annonces gouvernementales sur l’acte II du déconfinement, attendues cet aprèsmidi. Dans un contexte sanitaire en amélioration depuis le début du déverrouillage le 11 mai, et face à une situation économique tendue, l’exécutif s’apprête à « desserrer un peu plus l’étau », selon un membre du gouvernement. Depuis le début de la pandémie, le SARS-CoV-2 a tué 28 596 personnes sur le sol français (lire le bilan ci-contre). Le directeur de l’Assurance-maladie, Nicolas Revel, a livré à La Croix les premières conclusions du dispositif de traçage mis en oeuvre par la Sécurité sociale pour retrouver les personnes ayant été en contact avec des patients infectés. Verdict : un nombre de cas « moins important que prévu », signe, « que la circulation du virus s’est largement ralentie ».
Éducation et déplacement : deux gros morceaux
Les quatre régions classées rouge (Îlede-France, Hauts-de-France, GrandEst et Bourgogne-Franche-Comté) ainsi que Mayotte vont-elles passer au vert ? Dans quelle mesure la limite des 100 km pour les déplacements sera-t-elle repoussée ? Collèges et lycées pourront-ils rouvrir ? Quid des bars et restaurants, des parcs et des jardins ? Le Premier ministre, Édouard Philippe, annoncera la couleur à 16 h. Du côté de l’Éducation nationale, seules les écoles maternelles et élémentaires, ainsi que les classes de 6e et 5e au collège, ont repris. Une très légère reprise si l’on en croit les derniers chiffres du ministère : 20 % des élèves d’école primaire et 30 % environ des collégiens concernés ont effectué leur retour en classe. Mais rarement à temps plein. Le rythme pourrait donc augmenter à partir du 2 juin, avec un retour pour les 4e et 3e. L’exécutif voudrait également rouvrir les lycées, notamment les professionnels, jugés prioritaires. Des points d’interrogation persistent aussi sur l’organisation de l’oral du bac de français. Autre gros enjeu du déconfinement : les déplacements. Le secrétaire d’État au Tourisme, Jean-Baptiste Lemoyne, avait indiqué dernièrement que ce cercle de 100 kilomètres « pourra augmenter de façon concentrique » . Et si cette piste est retenue, qu’adviendrat-il des attestations pour ces types de trajets ? En tout cas, pour Emmanuel Macron et son gouvernement, il s’agit aussi de démontrer la réussite du déconfinement et dépasser les critiques sur les masques et les tests du début de la crise. Si l’épidémie de Covid-19 semble marquer le pas, elle poursuit toutefois ses ravages sur l’économie. Cette dernière ne retrouvera pas avant longtemps son niveau d’avant-crise.
Un front commun européen
Rappelons cependant qu’Emmanuel Macron a débloqué mardi 8 milliards d’euros pour secourir la filière automobile, fortement affectée par la crise du coronavirus. Des aides qui viennent s’ajouter aux 3 milliards d’euros d’exonérations de cotisations sociales promis aux autres secteurs touchés (restauration, tourisme, culture...) afin d’éviter faillites et licenciements. Et pour relancer des économies européennes qui, comme celles du monde entier, ont payé un prix exorbitant à la pandémie, la Commission européenne a dévoilé hier un plan de relance exceptionnel (lire ci-contre). Concernant les frontières de l’Union européenne (UE), des restrictions demeurent mais plusieurs pays, dont la France, l’Allemagne et l’Italie, souhaitent une reprise rapide et coordonnée, potentiellement au 15 juin.