Les petites entreprises tardent à retrouver le moral
L’Union des entreprises de proximité du Var est allée à la rencontre de ses adhérents pour connaître leurs sentiments sur la reprise d’activité post-confinement. Conclusions mitigées...
Il n’y a encore pas si longtemps, 30 % des projets d’embauche varois provenaient des entreprises artisanales, commerciales et libérales, véritables moteurs de l’économie locale et autrefois champions des créations au registre des nouvelles immatriculations. Si la mécanique s’est forcément grippée par la faute d’un virus dans la « machine », les quelque 64 000 entreprises varoises de la branche gardent leurs ailes déployées pour voleter de nouveau. Jean-Marc De Gaetano, président de l’U2P Var (1), livre les conclusions d’une étude post-confinement fraîchement menée (lire ci-dessous).
Casse limitée
Les représentants de l’artisanat et des professions libérales, soit un éventail de 400 métiers, ont, selon lui, « limité la casse ». « Les TPE ont tendance à rebondir plus facilement qu’une PME, pour peu qu’elles aient un coup de pouce », évalue ce professionnel, lui-même à la tête d’une entreprise de dépannage électroménager à La Garde. Parmi les freins, l’obtention du prêt garantie par l’État (PGE), parfois loin de couler
Jean-Marc De Gaetano révèle les grandes lignes d’une étude menée entre les et mai sur la reprise d’activité dans les commerces de proximité.
de source. « Les critères sont compliqués. Les entreprises qui n’avaient par exemple pas de grosse capitalisation ou peu de fonds de roulement, car elles réinvestissent rapidement, donnent l’image d’entreprises pas forcément
en parfaite santé, d’où les réticences des banques à accorder ce prêt, car si 90 % sont garantis par l’État, les 10 % de réserve sont pour les banques ! », explique l’émissaire de l’U2P. Si les créations d’entreprises sont forcément à l’arrêt,
Jean-Marc De Gaetano note « des niches » nouvelles dans l’économie circulaire qui coïncident avec le changement de vie de ces derniers mois. « En matière de fruits et légumes par exemple, l’on estime que les consommateurs sont
prêts à payer 5 à 10 % plus chers pour privilégier qualité, goûts et circuits courts. »
Coûteuses mesures...
En revanche, dans certains secteurs, tout n’est pas encore résolu côté approvisionnement (matériels, pièces détachées...) et le retour de la clientèle/patientèle se fait parfois attendre avec un attentisme compréhensible. Autre point noir, le coût des mesures barrières qui n’est pas systématiquement reporté sur la note par les professionnels, comme les coiffeurs, instituts d’esthétiques, cabinets dentaires et autres, qui ont des protocoles bien particuliers à respecter. Enfin, les bouchers figurent parmi les petites entreprises qui s’en sortent relativement bien, là où les boulangers ont vu souvent leur activité réduite, et les traiteurs, purement et simplement... stoppée. 1. Union des Entreprises de Proximité Organisation patronale, ex UPA, Union Professionnelle Artisanale.