Var-Matin (La Seyne / Sanary)

LES TRÉSORS DE LA MER

- PAR SANDRINE BEIGAS

Entre la Méditerran­ée que nous avons la chance de voir tous les jours, les récifs coralliens, lieux magnifique­s essentiels pour de nombreuses espèces, les forêts de kelp (algues géantes),... notre planète bleue (recouverte à 71% d’eau) regorge de trésors sous-marins. On en partage quelques-uns avec toi.

Lorsqu’il parlait de la Méditerran­ée vers -399 ans avant Jésus-Christ, le philosophe (qui réfléchit sur le monde) Platon comparaît les hommes à des « fourmis et à des grenouille­s autour d’un

étang ». Une jolie métaphore (quand on utilise une image pour expliquer quelque chose) qui décrit de manière originale cette mer située au milieu des terres. En vivant tout près d’elle tous les jours, on oublie souvent qu’elle représente quand même quatre fois la superficie (étendue) de la France ! Pendant très longtemps, nous n’avons pas su tous les trésors qu’elle renfermait. Ce sont des inventions humaines qui nous les ont fait découvrir. Le scaphandre autonome a permis aux plongeurs de respirer sous l’eau et donc d’explorer les zones de la côte. Le bathyscaph­e « F.N.R.S III » et « Trieste » d’Auguste Piccard, spécialist­e des expédition­s sous-marines, a plongé à 3 150 mètres sous la mer. Car c’est l’une des particular­ités de la Méditerran­ée : on tombe très vite sur de grandes profondeur­s, entre 2500 et 5000 mètres. Elle recèle (contient) aussi de nombreuses espèces. Des mammifères marins comme le dauphin, le cachalot (cétacé à dents), le rorqual (deuxième plus grand animal sur Terre) mais aussi le phoque moine y vivent. Malheureus­ement, ce dernier fait partie des espèces les plus menacées au monde (par la pollution, le tourisme et la surpêche).

LES CORAUX

Le corail est un petit animal qui mesure seulement quelques millimètre­s. Pourtant, en se reproduisa­nt, il construit de magnifique­s lieux : les récifs coralliens. Ces « jardins aquatiques » abritent un tiers des espèces marines connues de la planète. Ils sont indispensa­bles à la survie de nombreux animaux ou plantes. Pendant 250 millions d’années, les coraux ont réussi à survivre à des ouragans, des tempêtes, des tsunamis (vague géante provoquée par un séisme)... grâce à leur barrière qui leur permet d’absorber (faire disparaîtr­e) la force des vagues. Mais ils sont en danger à cause du changement de climat. L’eau devient de plus en plus chaude et cette températur­e anormale donne du stress au corail qui se sépare de l’algue, la « zooxanthel­le », qui lui fournit les minéraux (calcium) essentiels à sa survie. Il perd ensuite sa couleur, blanchit et finit par mourir. De nombreuses personnes tentent de protéger ces « jardins aquatiques ». Pendant deux ans et demi, la fondation Tara, qui organise des expédition­s, a exploré l’océan Pacifique à bord de sa goélette (navire léger à deux mâts) pour connaître l’état de santé des récifs coralliens. Du côté du cinéma, le film Vaiana : la légende du bout du

monde des studios Disney raconte l’aventure d’une fille sur une île entourée d’un récif corallien, un autre moyen de sensibilis­er les spectateur­s.

LE KELP

Ces algues de grande taille poussent en Atlantique et dans le Pacifique nord. Certaines peuvent atteindre 60 mètres de long ! C’est un habitat unique pour de nombreuses espèces marines (la perche de mer, l’escargot de mer, l’oursin, la limace de mer...). C’est aussi un habitat parfait pour la loutre de mer. Le changement du climat a aussi un impact sur ces algues géantes.

LE POUMON BLEU

Tout comme les forêts terrestres, l’océan fabrique l’oxygène que nous respirons. C’est pour cette raison qu’il est surnommé le « poumon bleu ». On y trouve du plancton, des animaux et végétaux qui ont permis l’apparition de notre atmosphère il y a des milliards d’années. Les baleines à bosse, par exemple, se nourrissen­t grâce à ça. Le plancton produit plus de 50 % de l’oxygène (air) que nous respirons. L’océan absorbe (attrape) aussi 25 % du dioxyde de carbone ou CO2. Ce gaz carbonique est de plus en plus rejeté dans l’atmosphère, principale­ment à cause de nos moyens de transport. Mais plus il y a de CO2 et plus l’eau devient acide (sa compositio­n change). C’est un problème pour les coraux, par exemple, qui doivent dépenser encore plus d’énergie pour former leur squelette. Ce changement rapide ne permet pas aux animaux et plantes marines de s’adapter. Dans l’océan, certains organismes sont minuscules comme le picophytop­lancton. À l’inverse, le rorqual bleu, par exemple, mesure jusqu’à 30 mètres de longueur et pèse plus de 130 tonnes. Et nous sommes encore loin d’avoir tout découvert. 90 % des fonds marins restent à explorer. Une raison de plus de protéger notre planète.

‘‘ Pendant 250 millions d’années, les coraux ont réussi à survivre ”

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