« Mes relations amicales sont devenues épistolaires. Plus vraies, aussi »
Il n’y a pas si longtemps encore, Thérèse était une jeune femme comme les autres. Ses études à l’université Paris-Dauphine achevées, la Parisienne venait de se lancer dans la vie active. « J’avais même changé de travail pour pouvoir avancer, confie-t-elle. Et comme la majorité des jeunes de mon âge, je disposais d’un compte Facebook, WhatsApp, Linkedin, etc. » Tous fermés depuis. Mais pourquoi s’est-elle décidée à entrer dans les ordres ? « Je me suis engagée en juin 2019. Mes parents sont pratiquants, mais ils ne m’ont jamais conditionnée à devenir bonne soeur. D’ailleurs, ils s’attendaient à ce que je me marie et que j’ai des enfants. Ayant trois frères et étant la seule fille, cette décision a été un peu difficile pour eux au départ. Mais spirituellement, ils me voient heureuse et épanouie. » La jeune femme, aujourd’hui âgée de 25 ans, devenue soeur Thérèse du Père des miséricordes, ne saurait expliquer cet engagement. Mais elle le sait : « Ma place est ici. Et je ne regrette rien. C’est comme si vous plongiez dans une piscine. Quand il faut y aller, il faut y aller. Mes relations amicales, elles, ont évolué et sont devenues épistolaires. Il n’y a plus d’instantanéité. Et comme on ne raconte évidemment pas la même chose dans une lettre que dans un texto, je dirais qu’elles sont devenues plus authentiques. Quant aux apéros, on peut très bien les prendre ici quand mes amis viennent me rendre visite ! » Enfin, soeur Thérèse tient à cette précision : « Je ne m’étale pas sur le sens de mon engagement avec mes amis. Je ne me mets pas sur un piédestal, en disant regardez-moi, je suis sainte, et vous qui êtes dehors, vous faites mal. À vrai dire, je ne le pense même pas. »