Var-Matin (La Seyne / Sanary)

De trois à six ans de prison ferme pour quatre des trafiquant­s du Val

- G. D.

Le trafic de cocaïne et de résine de cannabis, qui a perduré de janvier 2016 à mars 2018, autour d’un café du village du Val, en Provence verte, n’était certes pas celui de la “French Connection”. Et ses artisans étaient moins des caïds que des fêtards, incapables de se distraire sans se mettre de la poudre dans les narines. Ce qui a conduit le bâtonnier Michel Mas, en défense, à les qualifier de « cartel d’Espigoule ». Mais ce qui a aussi conduit la présidente du tribunal correction­nel de Draguignan à rappeler que c’était le délit le plus sévèrement réprimé par le code pénal. D’où le niveau des peines de prison infligées au quatuor le plus impliqué dans le trafic, dans un contexte de récidive. À commencer par l’éboueur, Adam Benbrik, qui a indiqué au tribunal qu’il estimait normal d’être puni, mais que désormais il ne possédait plus rien. Père de deux jeunes enfants, il n’aspirait qu’à se réinsérer et en a appelé à l’humanité du tribunal. Son avocat, Me Pandelon (Paris), avait été jusqu’à suggérer une peine de quatre ans. Il a été condamné à six ans de prison avec maintien en détention, et 30000€ d’amende. La condamnati­on a été de quatre ans et 20000€ d’amende pour le demi-grossiste Ciotaden Juan Gallud, 63 ans. Me Fabrice Trolliet (Marseille), avait demandé «la charité » au tribunal, pour un prévenu « en pleine décrépitud­e qui s’est sevré de la cocaïne en détention ».

Le retour à la case prison

Laurent Colas, 56 ans, avait été remis en liberté sous bracelet électroniq­ue à la suite d’un accident cardiaque, après vingt-six mois en détention provisoire. Son avocate Me Régine Ciccolini (Aix-en-Provence) craignait que sa maladie de coeur l’empêche d’assumer une détention supplément­aire. Elle a formé le voeu qu’il puisse poursuivre sa peine sous bracelet. Le tribunal a indiqué que les peines d’emprisonne­ment ferme supérieure­s à un an ne sont désormais plus aménageabl­es. Il a condamné Laurent Colas à 10000€ d’amende et quatre ans ferme, avec mandat de dépôt à la barre.

Mandat de dépôt également pour le bûcheron Philippe Janson, venu libre à l’audience après six mois de détention provisoire, et condamné à trois ans ferme et 5000€ d’amende. Pour sa défense, Me Anaïs Tetu (Aix-enProvence) a souligné que pendant la moitié de la durée du trafic, il ne se trouvait pas au Val mais aux Canaries. Elle a suggéré une condamnati­on « pour du partage de consommati­on et de la vente, très réduite, à deux amis de longue date ». « Le vent du boulet n’est pas passé loin », a indiqué la présidente du tribunal au maçon. Au bénéfice d’une situation de père de famille et d’une réinsertio­n accomplie, soulignées par le bâtonnier Michel Mas, il a été condamné à une peine aménageabl­e d’un an de prison et 10000€ d’amende. Un an aménageabl­e également pour l’agent immobilier ami d’enfance du bûcheron. Un an dont six mois avec sursis probatoire et 10000€ pour le kiné. Deux autres prévenus en ont été quittes pour six mois de prison avec sursis, et le dixième a été relaxé.

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