Var-Matin (La Seyne / Sanary)

L’activité économique repart doucement mais le moral des ménages baisse toujours

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Depuis le début du déconfinem­ent l’activité est repartie « prudemment mais nettement » en France, mais le produit intérieur brut (PIB) devrait quand même chuter « d’environ 20 % » au deuxième trimestre, et de plus de 8 % sur l’ensemble de l’année dans un scénario optimiste, a indiqué, hier, l’Institut national de la statistiqu­e et des études économique­s (Insee). « La confiance des ménages dans la situation économique baisse de nouveau, bien que nettement moins que le mois précédent », tempère toutefois l’institut de la statistiqu­e. En avril, cet indice perdait huit points contre deux en mai. Dans ces circonstan­ces, il existe, cependant, plusieurs signes encouragea­nts. «Enmai, écrit l’Insee, la proportion de ménages estimant qu’il est opportun de faire des achats importants remonte fortement. » Les incitation­s – comme les primes à l’achat d’une voiture – pourraient les aider à franchir le pas. Pour autant, les ménages ne devraient pas jouer à fond la carte de la consommati­on ce qui pourrait brider la reprise économique. Dans ce domaine l’Insee reste prudent. S’agissant de l’économie française, elle tournerait actuelleme­nt « à environ quatre cinquièmes de son niveau d’avant crise », contre deux tiers pendant le confinemen­t, précise l’Insee. « L’activité économique en juin pourrait être de l’ordre de 14 % inférieure à la normale (après - 25 % en moyenne en mai et - 35 % en moyenne en avril) », estime-t-il, laissant augurer une chute du PIB d’environ 20 % sur le deuxième trimestre, après le recul de 5,8 % enregistré au premier.

La plus importante récession d’après-guerre ?

Il s’agirait « de la plus importante récession depuis la création des comptes nationaux en 1948 », précise l’Insee, qui souligne que cette prévision doit être prise « avec précaution », étant donné l’incertitud­e du rythme de reprise dans les semaines qui viennent. Un retour à la normale prendra vraisembla­blement « de longs mois », et même si l’activité revenait à son niveau d’avant crise dès juillet, le PIB français diminuerai­t de 8 % sur l’année 2020. Ce chiffre correspond au niveau de récession qu’envisage le gouverneme­nt cette année. « Or un retour aussi rapide à la normale semble peu réaliste. L’impact global de la crise sanitaire en 2020 sera donc certaineme­nt supérieur à ce chiffre », estime l’Insee. « Après près de deux mois au ralenti, comme en apnée, l’économie française s’efforce ainsi de reprendre son souffle. Mais elle refait surface dans un monde qui n’est plus exactement le même qu’avant la crise sanitaire », ajoute l’institut. Depuis le 11 mai, le déconfinem­ent a permis une reprise de l’activité dans tous les secteurs. Dans les branches marchandes, les plus touchées par le confinemen­t, la perte d’activité est de -25 % contre -39 % avant le déconfinem­ent. Elle est de - 3 8 % dans la constructi­on (contre - 75 % avant le 11 mai), et de - 24 % dans l’industrie (contre - 38 %). Surtout, avec la réouvertur­e de nombreux commerces, la consommati­on des ménages a connu un « rebond » pendant la première semaine du déconfinem­ent, avec un niveau seulement inférieur à 6 % à son niveau d’avant-crise (contre -32 % début mai), même si une partie n’est que partielle, du fait d’achats reportés, souligne l’Insee.

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