Le parquet général de Lyon se pourvoit en cassation contre la relaxe de Cédric Herrou
Le parquet général de Lyon s’est pourvu en cassation contre la récente relaxe de Cédric Herrou, agriculteur devenu symbole de l’aide aux migrants en France. « Je suis scandalisé, c’est fou ! », a réagi, hier, Cédric Herrou. « C’est une justice qui s’acharne », a déploré cet agriculteur militant de la vallée de la Roya, située à la frontière franco-italienne. « Pourquoi vouloir gagner à tout prix ? Etre dominant, c’est tout ce qui les intéresse. Moi, je suis passé à autre chose. Cette histoire, il faut savoir l’arrêter », a-t-il jugé, ajoutant non sans ironie : « Ce qui m’intéresse aujourd’hui, c’est que mes aubergines sont mûres ! ». L’homme de ans avait été condamné en août à quatre mois de prison avec sursis pour avoir convoyé quelque migrants, principalement érythréens et soudanais, de la frontière italienne jusqu’à son domicile, puis avoir organisé un camp d’accueil. Après plusieurs procès et une saisie du Conseil constitutionnel, il avait été relaxé de toutes les poursuites par la cour d’appel de Lyon le mai. Mais le mai, le parquet général décidait d’une « déclaration de pourvoi » à l’encontre de sa relaxe, a-t-on appris auprès de Me Sabrina Goldman, son avocate. Le parquet général a indiqué à l’Agence France Presse (AFP) que ses motivations relevaient de « la violation de la loi et de l’insuffisance de motifs », sans en préciser davantage. Le procureur général a un délai d’un mois pour motiver sa demande. « On attend de voir sur quels éléments il y a appel de cette relaxe [...]. On est extrêmement inquiet », commenté Amnesty International France. « On peut parler d’acharnement judiciaire concernant son cas, mais comme malheureusement c’est le cas pour de nombreuses personnes », a affirmé Lola Schulmann, chargée des réfugiés et migrants au sein de l’ONG de défense des droits humains.