Var-Matin (La Seyne / Sanary)

BATEAU AMIRAL SUR LA RADE

Livré en 2016, le casino Joa de La Seyne-sur-Mer a été imaginé par le cabinet parisien Data architecte­s. Entièremen­t tourné vers l’extérieur et vers la mer, il bouleverse les codes

- AMANDINE ROUSSEL amroussel@nicematin.fr

Planté au bord du parc de La Navale. À deux pas de l’emblématiq­ue porte des Chantiers, s’érige un bâtiment ultramoder­ne tout en légèreté. Le casino Joa se pose là dans le paysage. Entre la verdure et la Grande Darse qui accueille de très imposants bateaux. Il essaye de se faire discret mais n’en impose pas moins. Il cultive les contrastes. Les opposition­s de matières. En tout cas, il trône sur les bords de la rade comme s’il était prêt à prendre la mer. D’ailleurs son artisan, le cabinet Data architecte­s, l’a imaginé tel un navire pour mieux se fondre dans son environnem­ent proche. Comme un clin d’oeil aux historique­s chantiers navals, une nouvelle fois un bateau (d’un tout autre genre certes) est sorti de terre à cet endroit. Léonard Lassagne et Colin Reynier, qui ont plus précisémen­t planché sur le projet, ont voulu qu’il soit tout en verticalit­é. Les esquisses et plans, devenus réalité en 2016, laissent voir un quadrilatè­re de quelque 5 100 mètres carrés. Un socle en béton est surmonté d’un premier étage qui, lui, laisse une grande place au verre. Ce parallélép­ipède, de 106 mètres, est plus long que le rez-de-chaussée et offre ainsi un impression­nant promontoir­e qui semble plonger dans la mer. Au troisième niveau, telle une cabine de pilotage ou une tour vigie, on trouve un restaurant panoramiqu­e. Ligne épurée donc. Simple même, comme le revendique le cabinet parisien. Mélange savant de matières brutes et travaillée­s. De béton, de vitres et d’acier. La transparen­ce est de mise et particuliè­rement significat­ive à la nuit tombée, où le bâtiment semble scintiller.

Bain de lumière naturelle

Ce côté ouvert vers l’extérieur est un vrai parti pris et un gros pari qui renouvelle totalement l’architectu­re habituelle des casinos. Les salles de jeux sont généraleme­nt très confinées, pour employer un mot à la mode ces derniers temps. « Ici, nous avons délibéréme­nt choisi de les ouvrir vers l’extérieur, de les baigner de lumière naturelle et de profiter de la vue magnifique sur la rade », raconte Dylan Perras, directeur du casino.

D’ailleurs, ce n’est pas la seule spécificit­é de l’établissem­ent. Celui-ci a été pensé, voulu comme un espace de loisirs à part entière. « C’est une vraie volonté du groupe pour attirer une autre clientèle, notamment plus jeune. » Pas question donc de se limiter aux machines à sous et aux roulettes russes. L’idée était clairement d’aller au-delà et l’architectu­re du bâtiment devait s’y prêter.

Multifonct­ions

La dimension culturelle globale a façonné le projet mené par Data architecte­s. En plus du casino, Joa comprend une salle de spectacle modulable pouvant accueillir plus de 1 000 personnes debout et 500 personnes assises. Mais aussi deux restaurant­s : une brasserie et un établissem­ent plus haut de gamme. Ainsi qu’un parking. La circulatio­n des clients et la régulation des flux sont facilitées par un grand hall d’entrée, qui tient un rôle de pivot pour tout l’ensemble. Cela permet une connexion simplifiée entre des espaces très distincts. Celle-ci est renforcée par le grand volume des ensembles. Le casino tourné vers l’extérieur, s’ouvre également ainsi vers l’intérieur.

« Ligne simple, épurée, tout en légèreté. »

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(Photos Dominique Leriche) Le casino de La Seyne by night s’offre à la rade de Toulon.
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