Frère Léon, pionnier des Travailleurs du Beausset-Vieux
Dans les années , abandonné par ses habitants Le BeaussetVieux ne comptait plus âme qui vive. N’y subsistait qu’une chapelle de , une galerie romane vestige du château féodal, un ossuaire et quelques pans de murs dissimulés sous les futaies. Comme en témoignent les pèlerinages qui s’y succédaient – et s’y succèdent encore – la basilique dédiée à Notre Dame faisait l’objet d’un culte fervent. Erigés en lieu de mémoire, cette dernière, ses dépendances et ses environs avaient été confiés aux bons soins d’un ermite chargé d’en assurer la surveillance et l’entretien. Il avait élu domicile dans le presbytère jouxtant la nef devenu logement castral. La mémoire collective rapporte que frère Léon, personnage pittoresque et attachant, devait mendier sa pitance dans les mas environnants. Or, eu égard à la production dominante du terroir, il se trouvait qu’on lui remettait davantage de bonnes bouteilles que de pain. C’est ainsi que le brave homme commença à boire plus de raison. Un jour, morigéné par le curé qui lui avait conseillé de prendre patience entre deux verres, il rétorqua en exhibant une bouteille sur laquelle il avait écrit Patience : « Vous voyez bien que je m’y emploie ! » Apportons néanmoins, au crédit de frère Léon, les milliers de pierres qu’il se coltinait en plein soleil pour aménager les terrasses (li restanco) entourant le sanctuaire.
En , alors que plus personne ne s’occupait du site, le père Lucien Baud, curé de la paroisse, eut l’idée, peut-être inspirée par frère Léon, de monter une équipe de travailleurs bénévoles qui consacraient leurs samedis à la restauration des lieux. De nos jours, de dévoués paroissiens regroupés au sein de l’Amicale des Amis du Beausset-Vieux poursuivent l’oeuvre et tiennent permanence pour guider les visiteurs. Le février , grâce à l’intercession du regretté Pierre Saliceti, enfant du pays, membre du Centre archéologique du Var, la totalité du site a été inscrite à l’Inventaire national des Monuments historiques.