La Ciotat : l’eurodéputée verte Caroline Roose part en guerre contre les thoniers industriels
À l’occasion de l’ouverture de la saison de pêche au thon rouge, l’eurodéputée écologiste de Paca Caroline Roose, membre de la commission « pêche » à Bruxelles, s’est rendue à La Ciotat, à la frontière entre les Bouches-du-Rhône et le Var, pour y sensibiliser à « l’importance d’une pêche durable et équitable », en compagnie de la plateforme Petite Pêche, qui défend la pêche artisanale française. « Avec un quota de 4 781 tonnes, sur un total de 6 026 tonnes allouées à la France pour 2020, les 22 thoniers senneurs industriels français de Méditerranée raflent 80 % du quota national : c’est un hold-up sur le bien commun, opéré depuis des décennies en toute légalité par un petit cercle de pêcheurs millionnaires quand, dans le même temps, des centaines de pêcheurs artisans d’Atlantique et de Méditerranée n’ont même pas le droit de cibler le thon rouge ! », a-t-elle fustigé.
« Une prime à la surpêche »
Et l’élue de poursuivre : « Cette flottille de thoniers senneurs a été responsable de la surpêche massive de cette espèce dans les années 2000 et d’une réduction drastique des quotas de pêche à partir de 2010, au détriment des pêcheurs qui capturaient le thon durablement, à la ligne ou à la palangre. Capables de prendre plusieurs centaines de tonnes de thon en un seul coup de senne, ces thoniers industriels épuisent leur quota annuel en moins d’une dizaine de jours, preuve de leur capacité de destruction massive de la ressource. Les restrictions imposées depuis 2010 ont permis le rétablissement du thon rouge, de 2 471 tonnes en 2013 à 6 026 tonnes en 2020. Une hausse de plus de 3 500 tonnes, mais au bénéfice quasi exclusif des senneurs industriels. Par exemple, un navire doté de 150 tonnes de thon en 2013 en possède aujourd’hui 380 tonnes. Une prime à la surpêche, en somme. » La députée européenne a donc déposé cette semaine des amendements, « afin que les quotas puissent être redistribués équitablement », et alerté le ministre français de l’Agriculture et de la Pêche, Didier Guillaume, pour qu’il veille à ce que « la redistribution des quotas préserve les petits pêcheurs ».