Var-Matin (La Seyne / Sanary)

À Évenos, Jean-Baptiste Karm sacre des reines

Les ruchettes de l’apiculteur sont des cocons dans lesquels de 400 à 500 abeilles pondeuses, garantes du renouvelle­ment des colonies, naissent de mi-mars à fin juin

- JEAN-MARC VINCENTI jmvincenti@nicematin.fr

Le printemps

Premier épisode de notre feuilleton : Quatre saisons avec les abeilles de Jean-Baptiste Karm à Évenos

Libres ! À Évenos, les abeilles de Jean-Baptiste Karm n’ont connu ni confinemen­t, ni distanciat­ion sociale et autres gestes barrières. Au contraire ! Le printemps et l’éclosion des premières fleurs signent le début de la transhuman­ce (voir encadré) pour le cheptel de 450 ruches que le jeune apiculteur âgé de 34 ans, formé au lycée agricole d’Hyères en 2006, exploite depuis quinze ans. Le printemps, c’est aussi et surtout une saison clé, lors de laquelle naissent les reines, que Jean-Baptiste Karm élève dans ses nucléus de fécondatio­n, de mi-mars à fin juin.

Larves nourries à la gelée royale

« Les reines sont garantes du renouvelle­ment de la colonie avec la ponte, explique l’apiculteur. On les change tous les trois ans. » Vital, donc. Une reine pond jusqu’à 2 000 oeufs par jour et un oeuf met vingt et un jours à éclore. Sachant qu’en haute saison une ruche peut compter jusqu’à 80 000 abeilles (15 000 à 20 000 en basse saison) et qu’une abeille d’été, très active – « ce qui la tue c’est le butinage » – vit quelques semaines. Contre quelques mois pour son homologue d’hiver. « L’âge des reines et la qualité du couvain sont déterminan­ts pour signifier le changement », complète Jean-Baptiste Karm. Le respect du timing est décisif. Techniquem­ent, des larves d’abeilles ouvrières âgées de moins de 48 heures sont introduite­s dans une ruche dite orpheline, c’est-à-dire sans reine. « Instinctiv­ement, ces larves vont être nourries par les abeilles présentes avec de la gelée royale, le produit de sécrétion de leur système glandulair­e. C’est ainsi que naissent les reines. Ce qui fait la différence entre une ouvrière et une reine, c’est la nourriture. » Âgées de dix jours, les larves de reines, dont la naissance est imminente, gagnent alors des nucléus : des ruchettes de fécondatio­n dans lesquelles elles verront le jour et grandiront. Jean-Baptiste Karm, qui orpheline une dizaine de colonies, “couronne” ainsi de 400 à 500 reines par an. « Tant que les abeilles n’ont pas une nouvelle reine, leur instinct les pousse à renouveler le processus, indique-t-il. Les jeunes reines sont ensuite introduite­s dans des ruches classiques, dans lesquelles la vieille est tuée. » Car le printemps c’est aussi la saison des essaims… Pour maintenir le cheptel, qui enregistre 5 % de pertes par an, « on multiplie les ruches. Avec une grosse on fait trois petites dans lesquelles on remet une reine. Ces ruches ne produiront que l’année d’après », conclut l’apiculteur.

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Dans ces nucléus, de petites ruches dédiées à l’élevage, Jean-Baptiste Karm, apiculteur à Évenos, fait naître de  à  reines chaque printemps.
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