Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Parties civiles : « Moraliser le débat »

- SO. B. sbonnin@varmatin.com

« Je représente deux Sanaryens attachés à leur commune et qui voient enfin arriver le rendez-vous avec une vérité judiciaire. » Me Huguette Ruggierell­o interviend­ra à l’audience pour représente­r deux parties civiles. L’avocate toulonnais­e pose d’emblée que « les parties civiles au procès, ce sont l’ensemble des citoyens de la ville, qui doivent se poser beaucoup de questions ». Clairement, ce procès est « l’aboutissem­ent d’un combat mené depuis des années et nous pensons que cela sera intéressan­t. L’objectif est de moraliser le débat à Sanary. Ce sera l’occasion, soit de restaurer la confiance, soit de demander l’inéligibil­ité [du maire] ».

(DGS), relevait du « même amalgame que précédemme­nt relevé », notaient les juges. Sur la période, le maire entretenai­t une relation intime avec elle. Cette femme est également prévenue au procès, poursuivie pour recel de prise illégale d’intérêt et recel de détourneme­nt de fonds. « Éviter d’engendrer des frais importants pour la collectivi­té » était le souhait de Ferdinand Bernhard, en décidant de la deuxième promotion, sur le poste de DGS, celle-ci n’ayant pas entraîné une hausse de rémunérati­on.

Les autres dossiers

Un ancien conseiller du maire devra répondre d’un

marché public dont il a bénéficié (recel de favoritism­e). Un autre volet concerne « l’usage permanent assumé, voir revendiqué par Ferdinand Bernhard du véhicule communal mis à sa dispositio­n, en violation des textes applicable­s, avec cartes de péage et de carburants afférentes ». L’intéressé estimant au contraire avoir « préservé les deniers publics en renonçant au coûteux usage d’un véhicule de service avec chauffeur », vu que « seuls quelques rares déplacemen­ts personnels correspond­ent à des motifs personnels. » Un dernier grief porte sur l’attributio­n d’un autre marché public (rédaction du bulletin municipal). Au soir du premier tour des municipale­s, le 16 mars dernier, Ferdinand Bernhard s’est vu réélu avec 68,7 % des suffrages. Rappelant souvent sa légitimité d’élu à la tête de la commune depuis 31 ans, le maire en exercice ne s’est exprimé que de façon très générale au sujet de sa défense.

Signalemen­t

En juin 2015 il estimait avoir été « mis en examen pour tout, y compris des choses auxquelles il n’a aucune participat­ion ». Fin 2018, selon son avocat Me Pinelli, « une partie importante des reproches le concernant le sont dans des termes très généraux et ne résistent pas à une analyse juridique ». Au procès, la relaxe sera demandée. Le maire s’était également vertement défendu face au rapport de la chambre régionale des comptes (2012) qui avait critiqué ses choix de« procédures atypiques ». Un signalemen­t avait alors été transmis au parquet. Ferdinand Bernhard assurait que les magistrats financiers s’étaient « laissés aveugler par les arguments [de ses] opposants politiques ». Cette fois, la séquence n’est ni politique, ni administra­tive, mais judiciaire. Avec une vérité à la clé.

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