Chômage et difficultés financières ont fragilisé la santé mentale durant le confinement
Les espoirs de traitement, la recherche, les mises en garde contre les effets collatéraux du confinement et du bouleversement de l’offre de soins… Une page pour tout mettre à jour
Chacun peut témoigner de l’influence de la crainte du virus et du confinement sur son moral. Mais pour caractériser cet impact de façon scientifique et précise, les enquêtes en population sont précieuses. Depuis 2009, l’Équipe de recherche en épidémiologie sociale (Eres) à Paris suit 1 200 personnes recrutées dans la cohorte Tempo. Les participants sont périodiquement interrogés sur leur état de santé mentale et leur consommation de produits addictifs. Cela permet aux chercheurs de disposer de photographies régulières de l’état de santé mentale de cette population, de son risque de troubles dépressifs, anxieux ou d’autres pathologies psychiatriques, et cela selon la situation professionnelle, familiale et économique des participants. Or chaque semaine depuis le 24 mars, les chercheurs interrogent les membres de la cohorte au sujet de la situation particulière que nous vivons. Parallèlement aux questions habituelles sur la santé mentale, le risque d’anxiété, de dépression et la consommation de substances addictives comme le tabac, l’alcool ou le cannabis, des items ont été ajoutés pour évaluer spécifiquement la situation actuelle, avec des points relatifs aux conditions dans lesquelles le confinement des personnes interrogées se déroulait (travail à l’extérieur ou à domicile,
Si l’on sait depuis de nombreuses semaines qu’une portion importante des cas Covid- est asymptomatique, ce n’est que depuis peu que nous disposons de données, certes parcellaires et très hétérogènes, sur leurs caractéristiques cliniques. Il est donc nécessaire de multiplier ces études pour dessiner avec une confiance suffisante un portrait, même grossier, du porteur asymptomatique. Des chercheurs du département des maladies infectieuses de l’hôpital Zhongnan ont étudié les données issues d’un suivi de contacts effectué à Wuhan, à partir de foyers de transmission virale. Les patients exposés au virus recrutés ont reçu des examens cliniques approfondis : , % d’entre eux se sont avérés asymptomatiques. Parmi ces derniers, le patient type était assez jeune (âge médian de ans, contre ans chez les malades avec symptômes), de sexe féminin (, % des cas asymptomatiques), ne possédant pas de maladie du foie (un seul malade concerné), et présentant un taux beaucoup plus élevé de lymphocytes T auxiliaires (ou CD +). Enfin, les scanners thoraciques ont montré que chez eux, la convalescence était bien plus rapide que chez les patients symptomatiques ( jours contre ), et la durée de l’excrétion virale, plus courte ( jours contre ). Les chercheurs suggèrent que dans les infections asymptomatiques, les dommages subis par le système immunitaire seraient en moyenne plus légers que dans les infections symptomatiques. Améliorer la connaissance des profils de cas Covid- asymptomatiques permettra d’adapter les mesures de prévention et de maintenir un niveau de vigilance suffisant des populations les plus à risque. Rongrong Yang et al., JAMA Network Open, 27 mai 2020. seul ou en famille, configuration de l’habitation…). Les chercheurs posent différentes hypothèses : les personnes isolées, celles qui vivent dans une habitation moins adaptée ou celles qui ont perdu leur emploi pourraient avoir plus de difficultés à vivre la période de confinement. L’évolution des paramètres mesurés durant la période, rapportée à la période antérieure, apportera des réponses. Les toutes premières analyses, menées mi-mai, montrent un accroissement des difficultés financières. À l’issue de la troisième semaine de confinement, 34,3 % des personnes qui avaient des difficultés financières liées au confinement présentaient des symptômes anxiodépressifs, contre 20 % de celles qui n’avaient pas
ces difficultés.
Un meilleur portrait-robot du porteur asymptomatique