Pluie de chefs-d’oeuvre
Du 19 au 21 juin, Cannes Enchères organise une prestigieuse vente d’art réunissant de multiples chef-d’oeuvres d’artistes célèbres, dont deux rarissimes sculptures de Rodin
Du 19 au 21 juin, l’étude Cannes Enchères revient avec une belle vente d’art moderne et contemporain. Plus d’un millier de lots sont présentés lors de ces 3 jours d’enchères, avec des pièces rares et pointues. Deux sculptures de Rodin (1840-1917) tiennent le haut de l’affiche. La première : un buste de Victor Hugo, un bronze à patine noire richement nuancée de vert, estimé 220 000 et 260 000 €. En 1883, Hugo, bien que réticent, accepte de se laisser portraiturer par Rodin. De cette rencontre résulte un premier modèle de buste que le père de la sculpture moderne reproduira par la suite avec des variantes. Celui proposé à la vente est une épreuve fondue en 1916 d’après un modèle de 1892. « Cette épreuve de qualité muséale est particulièrement rare. Il n’en existe que 7 exemplaires dans le monde, dont 3 se trouvent dans des musées », souligne Me Nicolas Debussy, commissaire-priseur chez Cannes Enchères. Autre sculpture en bronze de Rodin : « Le Succube », une figure féminine agenouillée représentant la tentation, évaluée entre 180 000 et 220 000 €. L’oeuvre connut un succès immédiat lors de sa création. Rodin en fit fondre 5 exemplaires dans les années 1890, dont celui présenté par Cannes Enchères, l’un des plus beaux avec une patine verte que l’artiste affectionnait particulièrement. Au catalogue de la vacation figure aussi une « Baigneuse debout, drapée sur le bras droit » d’Aristide Maillol (1861-1944), estimée entre 100 000 et 120 000 €. Cette sculpture en bronze à patine brune, « très rare », a été commandée vers 1920-1930 par le célèbre marchant d’art Ambroise Vollard, qui a révélé Gauguin, Cézanne ou Picasso. Une autre épreuve de cette sculpture se trouve actuellement au Metropolitan Museum of Art de New-York. On citera également une acrylique sur panneau de Victor Vasarely (19061997), estimée entre 45 000 et 55 000 €. « Ce tableau est longtemps resté dans l’atelier du peintre qui l’a retravaillé à plusieurs reprises sur plusieurs décennies », souligne Me Debussy. Les artistes de l’École de Nice sont également bien représentés avec 18 bronzes d’Arman et des oeuvres de Ben, Sosno, Gilli, Combas… Une oeuvre se détache tout particulièrement du lot : un « Animal imaginaire » de César (1921-1998). Cette pièce unique en fer soudé a été réalisée vers 1955, soit 3 ans après que l’artiste ait commencé à travailler la soudure, donnant à des métaux récupérés des formes d’animaux imaginaires. Estimée entre 100 000 et 120 000 € ,la sculpture est l’un des rares exemplaires de cette période créative, disponible sur le marché. Tous ces chefsd’oeuvre seront exposés les 17 et 18 juin à l’étude Cannes Enchères, au 20, rue Jean-Jaurès.