L’hôpital seynois avait été « sanctuarisé »
« En heures », le service s’est mis en ordre de marche sur le site seynois « sanctuarisé » durant deux mois dans le cadre de la prise en charge de patients non Covid- : lits d’hospitalisation et un hôpital de jour. « Les personnels ont pris conscience de l’enjeu qu’il y avait autour de cette prise en charge du cancer malgré la crise sanitaire », explique le Dr Xavier Tchikanovorian, chef du service oncologie médicale et hématologie. Lequel service compte une quarantaine de patients par jour, soit un millier de passages par mois. Outre le transfert des patients hospitalisés, « il a fallu annuler grâce au travail accompli par le secrétariat, environ consultations, les transformer en téléconsultations lorsque cela était possible, annuler tous les scanners et les imageries qui était effectués à Ste-Musse et reprogrammer les patients », explique le Dr Clarisse Audigier-Valette. Une « réactivité de tous les services hospitaliers, dont notamment ceux de la logistique, ou encore de l’informatique pour déménager dans un délai trés court », saluée par les équipes dont Béatrice Boirin, et Marie Fondraz, cadres de santé oncologie-hématologie aux côtés de Laurent Busceni, cadre pneumologie et de la réanimation Covid. L’équipe paramédicale s’est répartie entre les sites seynois et toulonnais. La pharmacie avec son unité stérile, maintenue sur l’hôpital Sainte-Musse, pour préparer le traitement de chimiothérapie, a dû, aussi, s’adapter à une nouvelle organisation, conservée en partie aujourd’hui. « Nos médecins sur le site de La Seyne récupéraient les données biologiques qui permettaient de donner à la pharmacie la possibilité de préparer les traitements. La veille, le médecin téléphonait au patient et vérifiait son état de santé », explique le Dr Christine Alessandra, chef de pôle pharmacie et stérilisation, responsable de la préparation des chimiothérapies. « Les patients étaient rassurés qu’on les appelle », commente le Dr Clarisse Audigier-Valette, médecin pneumo-cancérologue, mettant en avant la télémédecine. « Nous avions une check liste pour vérifier qu’ils n’avaient pas le Covid avant d’entrer. De plus, ils n’étaient pas ensemble. Que des blocs seuls, pas d’attente et les produits préparés à l’avance. C’était super fluide », précise le Dr Xavier Tchiknavorian. « Nous avions trois priorités : il fallait qu’on protège les patients, qu’on assure les traitements, et que soit évalué le rapport bénéfice / risque », liste le Dr Audigier-Valette.