Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Interdits de marché pour dépassemen­t d’horaires

Pour avoir replié leurs bancs en retard, les frères Anthony et John Acquaviva, revendeurs sur le cours Lafayette, seront privés de marché jusqu’à samedi. Une sanction sévère après deux mois de confinemen­t

- P.-L. P. plpages@varmatin.com

Revendeurs de fruits et légumes depuis plus de dix ans sur le cours Lafayette, les frères Anthony et John Acquaviva ont beau avoir deux des meilleurs emplacemen­ts du marché de Toulon – leurs bancs sont situés à la limite de la place Louis-Blanc, comme des têtes de gondole du marché provençal chanté par Gilbert Bécaud –, cela ne les a pas mis à l’abri du Covid-19.

Sanction sévère

Après deux mois d’inactivité pour cause d’épidémie, les deux frères ont donc repris de plus belle le 12 mai dernier, date de la réouvertur­e du principal marché toulonnais. Bien décidés à satisfaire leur clientèle et à « se refaire la cerise ». Quitte à oublier un peu la montre… Mal leur en a pris. Lundi en fin d’après midi, ils ont appris en effet qu’ils seraient interdits de marché pendant trois jours. Soit à compter de ce mercredi, et jusqu’à vendredi inclus ! Les deux frères sont sanctionné­s pour ne pas avoir respecté le règlement qui leur impose d’avoir démonté leur banc à 14 heures. S’ils ne contestent pas le dépassemen­t horaire, les frères Acquaviva trouvent la sanction sévère. « Trois jours d’exclusion du marché pour 5 ou 10 minutes de dépassemen­t, c’est abusé. Surtout dans le contexte actuel où l’on sort de deux mois de confinemen­t, synonyme d’aucune rentrée d’argent », déclare Anthony. Ce dernier, tout en reconnaiss­ant que lui et son frère avaient reçu quelques avertissem­ents, l’a d’autant plus mauvaise qu’ils n’ont été prévenus que lundi pour une infraction au règlement commise samedi. « C’est trop tard pour nous avertir. On avait déjà fait les achats auprès des paysans pour les jours suivants », lâche Anthony, dépité.

En quête d’apaisement

Contacté, Laurent Jérôme, adjoint au maire de Toulon en charge des emplacemen­ts, laisse entendre que c’est la mort dans l’âme qu’il a pris la décision de sanctionne­r les deux revendeurs. « Les deux frères Acquaviva ont de jolis bancs. Ils travaillen­t bien. Mais, malgré plusieurs avertissem­ents, ils ont continué de dépasser l’heure limite. Bien au-delà des 5 ou 10 minutes évoquées. Le problème, c’est qu’il y a des forains qui attendent pour s’installer l’aprèsmidi. En faisant cela, ils retardent le nettoyage et remettent en question toute l’organisati­on du marché. Ce n’est pas par plaisir qu’on les sanctionne, mais on était obligé de marquer le coup pour éviter que ça devienne l’anarchie ». En signe d’apaisement, Laurent Jérôme précise qu’il a proposé un rendez-vous aux deux frères ce mercredi après-midi, laissant entendre que la sanction pourrait être revue à la baisse. Une offre rejetée par John et Anthony Acquaviva. Sans chercher à mettre de l’huile sur le feu, ce dernier explique : « Le délai est trop juste : on a déjà pris nos dispositio­ns pour s’occuper de nos enfants pendant les trois jours de sanction ».

 ?? (Photo P.-L. P.) ?? S’il ne conteste pas les dépassemen­ts d’horaires répétés, Anthony Acquaviva, privé de marché pendant trois jours, tout comme son frère John, trouve la sanction un peu lourde. Tout comme les clients avertis de leur absence par une affichette.
(Photo P.-L. P.) S’il ne conteste pas les dépassemen­ts d’horaires répétés, Anthony Acquaviva, privé de marché pendant trois jours, tout comme son frère John, trouve la sanction un peu lourde. Tout comme les clients avertis de leur absence par une affichette.

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