« Aucun espoir de récolte de miel pour l’instant... »
La sécheresse du printemps a été préjudiciable aux abeilles du Rucher école. Mais tout n’est pas noir pour l’infatigable président Jacques Poujol : ses hyménoptères vont bien !
Né à Cotignac en 1940 et Raphaëlois depuis 1946, Jacques Poujol est l’emblématique président du Rucher école depuis presque dix ans. Ex-professeur de sciences de la vie et de la terre, entre autres aux Myrtes à Saint-Raphaël et au collège des Chênes à Fréjus, il s’est d’abord pris de passion pour les serpents avant de s'intéresser aux abeilles. Agent sanitaire apicole et apiculteur depuis plus de quarante ans, « c’est la passion de transmettre mon expérience aux autres qui me pousse à continuer ce que je fais », martèle-t-il,sourire aux lèvres. À l’heure du café, pendant la pause méridienne en ce samedi, jour de Rucher école pour lui et quelques membres venus s’enquérir de l’état des ruches, Jacques Poujol fait le point sur l’état des ruches et de ses occupantes.
Comment vont les abeilles ?
Elles ont été, elles aussi, confinées [rires], mais pas par choix. Simplement, parce que les floraisons dans l’Estérel n’ont pas été à la hauteur de ce qu’on espérait. Le thym, la bruyère arborescente et la lavande stéchade ont fleuri tôt et n’ont pas donné de nectar pour les ruches. Les abeilles n’ont donc pas de provisions. Elles ont survécu ; les ruches ne sont pas squelettiques. Mais pour l’instant, il n’y a aucun espoir de récolte de miel.
Quelle en est la raison ?
C’est la sécheresse. On a eu un printemps entrecoupé de moments secs, très tôt, et il n’y a donc pas eu de montée de nectar
Jacques Poujol (en haut à droite)
dans les plantes. Les abeilles n’ont pas eu grand chose à manger... Ce n’est pas tant le froid cet hiver que le manque d’eau, ces derniers mois, qui a été préjudiciable. Déjà, après la sécheresse de l’an dernier, les abeilles n’avaient pas pu stocker beaucoup de provisions pour l’hiver... Cela s’accumule.
N’y a-t-il pas de bonnes nouvelles alors ?
Elles ont toutefois trouvé du pollen, tant mieux ! Mais pour ce qui est du miel, il va falloir patienter... En début d’année, on et ses camarades procèdent au contrôle des ruches.
avait planifié une première récolte début juillet ; ça m’étonnerait que ça arrive si tôt.
Y a-t-il moins d’abeilles du coup, dans combien de ruches ?
On a quatorze ruches disséminées dans l’Estérel. Chacune contient jusqu’à abeilles, pas plus. Ce ne sont pas de très grosses ruches. Mais en école, comme ici, c’est bien d’avoir de petits groupes.
Les activités du Rucher école n’ont repris que samedi ?
Non, on avait pu se voir lors de deux séances précédentes, dans la limite maximale de dix personnes. On a dû privilégier les nouveaux membres, parce qu’il fallait bien faire un choix [rires], les anciens grognent un peu. C’est frustrant, je les comprends. Mais par petits groupes, c’est bien agréable de s’occuper des ruches. Les abeilles n’ont pas beaucoup été embêtées jusqu’à récemment, il faut qu’elles se réhabituent à nous voir. C’est pour leur bien !
Les ruches ont donc toujours été surveillées ?
Oui. Moi-même, j’habite à deux pas d’ici. J’ai gardé un oeil dessus. Il a toujours fallu s’en occuper un peu, même sil n’y avait pas tellement à faire. Il n’y a pas eu d’essaim, par exemple. Et là, ça fait trois semaines qu’en groupe, avec les débutants, on inspecte et on prend soin des ruches.
Quel est l’objet de votre travail en ce moment ?
Il faut contrôler les ruches une à une, voir s’il n’y manque rien, agrandir certaines qui le nécessitent. Mais ça va à peu près bien, les abeilles sont de bonne disposition en ce moment [rires]. On n’a eu à déplorer que deux piqûres ce matin !
Comment voyez-vous la saison estivale ?
On a encore un mois pour préparer nos ruches aux grosses chaleurs. On a désormais des réunions tous les quinze jours. Il reste à répartir équitablement les provisions entre chaque ruche.