Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Les défenseurs de la langue d’oc montent au créneau

Jean-Paul Martin estime que la réforme Blanquer va rendre cet enseigneme­nt moins attractif

-

Connu à Roquebrune-sur-Argens pour ses conférence­s et ses ouvrages permettant de remonter le temps à travers les différente­s époques du village, Jean-Paul Martin est également un défenseur de la langue d’oc et des langues régionales. Il est d’ailleurs à l’initiative des panneaux de ville franco-provençal de Roquebrune, de Puget, du Muy et des Adrets-del’Estérel installés dans les années quatre-vingt-dix. Membre de l’Associatio­n pour l’enseigneme­nt de la langue d’oc (Aeloc), il soutient aujourd’hui une pétition contre la dégradatio­n de son enseigneme­nt à l’école. « En défendant les langues régionales, explique-t-il, on défend la langue française. » Car tous ces dialectes locaux font la richesse du vocabulair­e et des expression­s du bon « françois ».

“Les lycéens n’y trouveront plus d’intérêt”

Selon le Code de l’éducation, «les langues et cultures régionales appartenan­t au patrimoine de la France, leur enseigneme­nt est favorisé » (voir encadré). Dans les faits, il devient néanmoins de plus en plus difficile pour les élèves de pratiquer, tout simplement par manque d’enseignant­s. Les établissem­ents publics proposant encore des cours bilingues deviennent de plus en plus rares. Un phénomène qui devrait encore s’accentuer, les Capes de langues régionales ouvrant de moins en moins de places au concours. « Les langues régionales ont toujours posé un problème dans ce pays, soupire Jean-Paul Martin. Mais la loi Blanquer va encore pénaliser le provençal, entre autres. Car ce qui permettait de glaner quelques points pour le baccalauré­at devient dérisoire et les lycéens n’y trouveront plus d’intérêt. » En effet, la nouvelle réforme du lycée, avec la création d’une spécialité « Langues, littératur­es et cultures étrangères et régionales », ne devrait pas contribuer à mettre nos dialectes en avant. L’option facultativ­e langue régionale possède un coefficien­t trois fois inférieur à celui des langues anciennes (latin, grec), soit environ... 1% de la note finale du baccalauré­at. À l’image d’Aeloc, d’autres voix partout en France s’élèvent contre la réforme Blanquer. Pour NHU Bretagne, cette mise en concurrenc­e des langues régionales et internatio­nales, « c’est comme si on demandait à des parents de choisir [pour leurs enfants] entre le français et une autre langue (étrangère) à l’école. » Or, jusqu’à présent, le breton et le provençal ne sont des dialectes étrangers : ils font bien partie de la culture française. Là encore, Jean-Paul Martin souhaitera­it « que ces langues régionales aient un statut, une reconnaiss­ance

 ??  ??
 ?? (Photo Fred M.) ?? Défenseur de la langue d’oc, Jean-Paul Martin est à l’origine de l’indication en provençal des noms de rues dans le village.
(Photo Fred M.) Défenseur de la langue d’oc, Jean-Paul Martin est à l’origine de l’indication en provençal des noms de rues dans le village.

Newspapers in French

Newspapers from France