Claude Lelouch filme Monaco sur les chapeaux de roues
C’est un film qui aura valeur de témoignage. Pour se souvenir d’une année ou le Grand Prix de Monaco n’aura pas embrasé l’asphalte de la Principauté. Terrassée par la crise sanitaire née du Covid-19, la course automobile n’a pas pu se tenir le 24 mai. Mais cette annulation forcée a donné lieu à un projet inédit… qui a permis à quelques centaines de personnes de voir, le matin du 24 mai, le pilote monégasque Charles Leclerc enchaîner les tours de circuit au volant d’une Ferrari SF90 Stradale, un modèle hybride de l’écurie italienne, dont il est la vedette en Formule 1.
km/heure dans les rues
Cette performance a été réalisée pour un court-métrage, baptisé Le Grand Rendezvous et orchestré par le réalisateur Claude Lelouch, autant amoureux des voitures que du cinéma. Cinéaste idéal pour laisser une trace de ce dimanche de Grand Prix annulé. Lelouch a même convaincu le prince
Albert II d’apparaître à l’écran pour partager l’affiche avec Charles Leclerc de ce projet inédit. Et il a promis que l’on devrait voir le circuit de F1 de la principauté comme on ne l’a jamais vu, grâce à plusieurs caméras placées sur la voiture et dans des axes inédits, pour ressentir cette sensation de vitesse assurée par Charles Leclerc, qui au volant a poussé la Stradale à des pointes de 240 km/h dans les rues monégasques. Comme un écho à la traversée de Paris, sans autorisation, caméra sur le capot, que Claude Lelouch avait filmé en 1976. Le court-métrage tourné à Monaco sera visible ce samedi13 juin, sur Canal +. Une exclusivité pour la chaîne cryptée qui a programmé une soirée spéciale consacrée à Claude Lelouch, dès 21 h. Les téléspectateurs pourront voir notamment Les Plus Belles Années d’une Vie, sorti l’an dernier, où le réalisateur retrouve Anouk Aimée et Jean-Louis Trintignant, ses héros d’Un Homme et Une Femme ,un demi-siècle plus tard.
« Le pire permet de faire des progrès »
Suivra La Vertu des Impondérables, un long-métrage entièrement tourné avec un iPhone dont Lelouch réserve la primeur aux spectateurs de la chaîne cryptée. Le film, en effet, devait sortir en salles, mais la pandémie a changé les plans. Avec un titre pareil, on croirait que c’était prémédité. Claude Lelouch, le 24 mai d’ailleurs, plaisantait sur ce sujet, en disant que ce titre était décidément prémonitoire. Il y raconte notamment « que le pire permet de faire des progrès. Les plus grands drames du monde l’ont fait progresser ». Un écho particulier avec la période actuelle, dont le cinéaste espère « qu’elle va nous faire aimer à nouveau des choses que l’on n’appréciait plus ».