Des policiers en colère jettent leurs menottes
Comme partout en France, des policiers varois ont manifesté leur sentiment d’avoir été lâché par leurs autorités de tutelle, hier après-midi à Toulon, sur la place de la Liberté
Une vingtaine de policiers se sont rassemblés hier après-midi à Toulon pour exprimer leur indignation suite aux récentes mises en cause des forces de l’ordre. En ligne de mire également : le durcissement de ton du ministre de l’Intérieur ce lundi. À l’appel des syndicats qui devaient être reçus place Beauvau ce jeudi, ces policiers ont symboliquement jeté leurs menottes au sol sur la place de la Liberté.
« Ils se sentent abandonnés »
« Les fonctionnaires ont souhaité se réunir pour exprimer leur rasle-bol suite à leur stigmatisation et les amalgames, rapporte Sébastien Soulé, secrétaire départemental du syndicat Alliance. Ils se sentent abandonnés [par le ministre de l’Intérieur], lâchés sous la pression d’une petite partie de l’opinion publique ». Plusieurs voix se sont élevées ces derniers jours pour dénoncer les « violences policières » et un racisme prétendument institutionnalisé. Christophe Castaner a alors annoncé l’abandon d’une technique d’interpellation, dite « d’étranglement » (prise par le cou).
« La réalité du terrain doit prévaloir »
« Les policiers ont le sentiment d’être présumés coupables aux moindres faits et gestes. Les interventions ne sont jamais identiques, les gestes techniques employés pour chacune d’entre elles doivent constamment être adaptés à la situation », explique Sébastien Soulé. « Il n’y a aucune volonté de légitimer une quelconque violence, cependant la réalité du terrain doit prévaloir », insiste-t-il. Ainsi, « nous demandons la mise en place d’une commission de travail formée de professionnels et techniciens conscients des impératifs de chaque intervention.»