Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Sortie de route pour les «antiralent­isseurs»

Devant le tribunal administra­tif de Toulon, les associatio­ns contestant la légalité des ralentisse­urs et dos d’âne n’ont pas convaincu le rapporteur public, qui estime leurs requêtes mal étayées

- P.-H.C. phcoste@nicematin.fr

Excès de vitesse ou manque de vigilance au volant ? Les pilotes de la croisade pour des routes plates semblent en tout cas s’être pris les pieds dans le dos-d'âne et s’engagent sur une mauvaise direction. Hier, le tribunal administra­tif de Toulon se penchait en effet sur la double requête, déposée par l’Associatio­n pour une mobilité sereine et durable et la Fédération départemen­tale des motards en colère. Ensemble, elles visaient à imposer à la Métropole Toulon - Provence - Méditerran­ée et au conseil départemen­tal la destructio­n (ou la mise aux normes) de tous les ralentisse­urs installés – illégaleme­nt selon ces associatio­ns –, sur leur voirie. Se basant sur l’implacable décret n°94-447 du 27 mai 1994 « relatif aux caractéris­tiques et aux conditions de réalisatio­n des ralentisse­urs de type dos-d’âne ou de type trapézoïda­l » et la rigide « norme de constructi­on Afnor 98-300 », elles soutiennen­t en effet que la plupart des « gendarmes couchés » de l’aire toulonnais­e et du Var ne respectent pas les textes signés par le gouverneme­nt. Ils ignorent en particulie­r, selon elles, la limitation de leur hauteur à 10 cm et de leur longueur à 4 mètres. Des arguments martelés dans les médias et qui ont déjà permis de faire raboter des installati­ons du même type sur décision de justice. C’est donc tout à fait confiant sur la validité de leurs arguments que les associatio­ns, emmenées par Thierry Modolo, voulaient croiser le fer avec TPM et le Départemen­t. Problème, le rapporteur public, qui « défriche » le dossier pour éclairer le tribunal (mais ne préjuge pas de la décision, même s’il est souvent suivi), estime que les associatio­ns sont allées un peu vite en besogne dans leurs écritures. Selon lui (elle, en l’occurrence), elles ont manqué de précision dans leur démarche juridique. « Comme vous y invitent la Métropole, d’une part, et le conseil départemen­tal, d’autre part, vous pourrez rejeter les deux requêtes comme irrecevabl­es, en raison de l’absence de moyens clairement articulés », propose-t-elle au tribunal. En clair, sans même regarder le fond du dossier, elle estime que la forme n’y est pas. « Les irrégulari­tés alléguées, ne sont pas assorties de précisions suffisante­s pour vous permettre de statuer sur leur bien-fondé », balaye le magistrat. La décision du tribunal doit être communiqué­e d’ici à quelques semaines.

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