Au collège, des cours tellement particuliers Carcès
Avec le confinement puis la reprise, le collège de Gaulle Anthonioz a trouvé de nouvelles façons de travailler. Plongée dans la vie chamboulée de l’établissement
Comme tous les établissements de France, le collège Geneviève De Gaulle-Anthonioz – personnels, enseignants, direction, élèves… – a connu un véritable bouleversement avec la crise du Covid-19.
« Nous avons essayé de penser à tout »
Les élèves accueillis doivent respecter les consignes sanitaires et porter des masques homologués. Deux masques en tissu sont donnés à ceux qui n’en ont pas, le matin en arrivant. Ils sont accueillis un par un, et doivent se laver les mains avant d’entrer dans les bâtiments. Les élèves, regroupés par classe, restent dans une même salle. Ce sont les professeurs qui se déplacent. Les récréations sont échelonnées par groupes de niveaux. « Nous avons essayé de penser à tout », explique Fabrice Gomez, principal adjoint de l’établissement. « Les salles de science, à cause des ordinateurs qu’il faudrait nettoyer [après chaque utilisateur], ont été fermées. Toutes les portes sont toujours ouvertes, et dans la cour, les bancs, les casiers, ont été condamnées. »
Servis à table à la cantine
La biométrie (empreinte enregistrée pour le passage à la cantine, Ndlr) a été abandonnée et une minute de lavage des mains est imposée à l’entrée du réfectoire. À l’intérieur, les plateaux sont préparés et les élèves servis à table. « Nous passerons bientôt à un système de cartes pour la demi-pension, indique le principal adjoint. Cela était prévu afin de ne pas conserver de données sur les élèves par l’empreinte de la main mais le confinement a accéléré les choses. »
Deux jours à la maison par semaine
Entre 40 et 60 élèves sont actuellement accueillis chaque jour. Les sixièmes et les troisièmes durant deux jours de la semaine, les cinquièmes quatrièmes durant les deux autres jours. Les emplois du temps ont été aménagés pour permettre aux élèves de recevoir un enseignement continu en évitant les heures d’attente. L’envoi du travail à la maison se poursuit, aussi bien pour les élèves dont les parents ne peuvent (ou ne veulent) pas remettre leur enfant dans l’établissement, que pour ceux qui viennent au collège.
Des conseils bouleversés
Les conseils de classe du deuxième trimestre ont eu lieu à distance, ceux du troisième se tiennent en présence. Pour les troisièmes, le socle commun de connaissances, de compétences et de culture est validé, ce qui signifie que le travail n’est pas noté, mais que les compétences sont validées. « Nous rencontrons un gros problème avec l’orientation, explique Olivier Jean, principal de l’établissement. Les professeurs et la conseillère d’orientation sont présents, et nous avons les parents par téléphone. Cette année, il y avait une nouveauté : les voeux devaient être saisis par les parents sur un logiciel, mais des difficultés informatiques ont empêché certains parents d’y accéder. Aussi, nous avons doublé les souhaits d’orientation avec une fiche. »
Tous égaux face au confinement ?
« Le collège s’est attaché à ne pas créer de fracture numérique, en envoyant par courrier le travail aux élèves qui ne pouvaient pas l’imprimer », indique Fabrice Gomez. « Chaque assistant d’éducation était responsable d’une classe et appelait chaque semaine les parents pour savoir comment se déroulait le travail. » Les cas de décrochage ont été « rares », mais la fracture sociale, qui était déjà présente, a été rendue davantage visible.