Reportage au coeur d‘une cité martyre
En Irak, la « Cité des mosquées », violemment bombardée par l’armée américaine en 2004, compte depuis un nombre anormalement élevé de malformations et de mortalité infantile...
Hiroshima, Falloujah, destins croisés ? Grand reporter, Feurat Alani a été correspondant en Irak de 2004 et 2008, et le témoin privilégié – et désemparé – du martyr enduré par la « Cité des mosquées » depuis le début de ce siècle. Car si Feurat Alani porte le nom du fleuve qui traverse Falloujah, ce n’est en rien une coïncidence : sa famille est originaire de la ville. La ville de ses parents, de ses vacances d’enfant... La ville aussi où, au fil de ses séjours et de ses reportages, il va mettre à jour un véritable crime de guerre, trop peu connu, vécu par la population civile.
Armes chimiques
Alerté par la population et sa famille restée sur place, Feurat découvre le drame de Falloujah : des bébés malformés et une mortalité infantile anormalement élevée, des anomalies génétiques, et des cancers étrangement similaires à ceux d’Hiroshima et Nagasaki... Le grand reporter part alors en quête des indices et témoignages, notamment ceux de vétérans de l’armée américaine, qui ancre ses convictions : lors des bombardements de 2004, l’armée US a employé des armes chimiques, notamment du phosphore blanc, et de l’uranium appauvri. Des armes chimiques portant aussi en elles les germes d’une incroyable et interminable souffrance d’une population oubliée. Les germes de l’installation, sur les plaies vives laissées par l’armée US, d’un autre fléau, l’État islamique. À la fois rigoureux et documenté, humain et sensible, ce roman graphique d’une profondeur rare et bouleversante éclaire d’un prisme nouveau ce reportage exceptionnel qui valut à Feurat Alani le prix Albert Londres 2019 pour Le Parfum d’Irak.
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