Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Basilic : bien cultiver la petite herbe

Frileux, cet aromate ne peut mettre le nez dehors avant le mois de mai. C’est en ce moment qu’on peut donc le planter en pleine terre. Les conseils d’un pro pour une culture réussie

- A. H. ET L. LO. magazine@nicematin.fr

Il accompagne à merveille les tomates juteuses dans nos salades d’été. Sur des pâtes, en mode pesto, il se fond tendrement. Il sublime encore une mayonnaise. Ou, dans une version plus inattendue, vient pimper un cocktail et apporter de la fraîcheur. Le basilic, c’est petit vert indispensa­ble de notre cuisine du sud. En consommate­urs responsabl­es, l’idéal serait de couper notre propre brin avant de l’ajouter aux préparatio­ns. Seul couac : cultiver ces petites herbes ne rime pas souvent avec réussite. Et une fois qu’on a consommé toutes les feuilles du pot acquis en jardinerie (on en trouve aussi chez le primeur ou en supermarch­é), compliqué de faire « repartir » leur croissance. Que ce soit en intérieur ou en extérieur, la culture de cet aromate doit en effet respecter quelques conditions. Les bons conseils de Julien Trifogli, employé chez Petrucciol­i-Truffaut, à Nice, depuis 13 ans.

Ne pas attendre pour repiquer le plant

Il ne faut pas laisser le pot acheté dans le commerce attendre trop longtemps avant de le repiquer. Ce que nous faisons tous, sous peine de replanter une pousse déjà très affaiblie. Le rempotage, étape indispensa­ble, consiste en la superposit­ion d’une couche de billes d’argile (optionnell­e) et d’une poignée de terreau. On pose ensuite la motte, on comble l’espace restant avec du terreau et on arrose bien.

Du soleil... à petite dose

Le basilic est une plante « qui aime le soleil uniquement le matin comme beaucoup de plantes fraîches notamment en Méditerran­ée », affirme d’emblée l’expert. Si la plante est en plein soleil l’après-midi, elle risque de brûler. Il faut donc lui trouver un emplacemen­t « mi-ombre et à l’abri du vent ». Dans le cas où l’on souhaitera­it garder son petit pot dans la cuisine, le basilic doit être loin de la fenêtre pour ne pas subir l’effet de serre et brûler. Il doit tout de même être positionné dans une pièce lumineuse afin d’avoir sa dose de six heures d’ensoleille­ment quotidienn­es.

De la chaleur mais pas trop

Le basilic a beau ne pas aimer la trop forte chaleur, il n’adore pas pour autant la fraîcheur. On considère que l’on peut commencer à le planter en pleine terre « lorsque la températur­e excède les huit degrés ». Il faut donc avoir la garantie que cette températur­e se maintienne. C’est pour cela que l’on plante généraleme­nt le basilic en mai ou en juin, une fois les saints de glace laissés derrière nous. La températur­e idéale pour la culture du basilic reste tout de même aux alentours des 20 degrés.

Arroser avec modération

Le basilic est une plante qui n’aime pas les excès d’eau, il faut donc l’arroser modérément mais de manière régulière. « Si elle a les pieds dans l’eau, la plante jaunit, pourrit et il est impossible de la récupérer. » S’il faut que le sol reste toujours frais et humide, la fréquence d’arrosage varie selon les conditions météorolog­iques et l’exposition de la culture. Il est conseillé de surveiller quasi-quotidienn­ement l’état des pots et d’adapter la quantité d’eau à la taille de l’herbe. Bon à savoir : il est préférable d’avoir un basilic qui manque d’eau plutôt qu’un excès d’eau.

Récolter avec la manière

Pour avoir un basilic fourni, flamboyant et touffu, adoptez le bon geste : récolter les feuilles du haut en premier. Cela incitera votre plante à devenir plus volumineus­e en bas et sur les côtés. Et ainsi de préserver les très jeunes repousses qui devraient (on vous le souhaite) faire leur apparition tout au long de l’évolution du plant...

Si on a souvent en tête l’image du basilic à grandes feuilles vertes, il existe des variétés aux couleurs et parfums originaux pour surprendre jardiniers et gourmands. Le basilic citron, par exemple, peut apporter une note acidulée à une salade, une salade de fruits, une compote ou même à un mojito. De son côté, le basilic cannelle, d’origine mexicaine, met en déroute mouches et moustiques. À tester les soirs d’été quand les bzzz-bzzz attaquent ! Pour la couleur, on optera pour le basilic pourpre – violet aux feuilles remarquabl­es. Les sommités florales font aussi de jolies décos d’assiettes. Si on sait qu’Annie aime les sucettes à l’anis, peutêtre aime-t-elle également le basilic anis, aux feuilles ovales. Leur léger goût anisé est parfait pour accompagne­r les salades et les poissons.

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Julien Trifogli, de la jardinerie Petrucciol­i-Truffaut, à Nice.
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